Un témoignage rare sur les blessures invisibles du terrorisme
Dix ans après les attentats du 13-Novembre, Manuel Valls, ancien Premier ministre, livre un témoignage poignant sur les séquelles psychologiques et politiques de cette nuit d'horreur. Dans un entretien exclusif, il revient sur les moments clés de la crise, tout en soulignant l'urgence d'une mémoire collective engagée.
L'école militaire, symbole de l'effroi
L'image qui hante encore Manuel Valls n'est pas celle des attaques elles-mêmes, mais celle des familles en quête d'espoir devant l'École militaire. "C'est là que l'horreur s'est matérialisée", confie-t-il. Ces moments où des proches apprenaient la disparition d'un être cher restent gravés dans sa mémoire.
Une prise de conscience brutale
Alors que les attaques se succédaient en moins d'une heure, Valls décrit une prise de conscience progressive. Les appels de François Hollande depuis le Stade de France, les témoignages de journalistes sur place ont confirmé l'ampleur du drame. "Nous n'étions pas préparés à une telle attaque multisites", reconnaît-il, pointant du doigt les lacunes persistantes de la sécurité intérieure.
Les victimes, premières concernées
Avec une humilité rare, Valls insiste sur la distinction entre son propre traumatisme et celui des victimes.
"Elles resteront marquées physiquement et psychologiquement à tout jamais. Nous devons penser à elles d'abord."Un rappel nécessaire alors que le gouvernement Lecornu II peine à financer les dispositifs d'accompagnement des survivants.
Un héritage politique lourd
Cette nuit a marqué un tournant pour la France, confrontée à un terrorisme islamiste que certains, à droite comme à l'extrême droite, minimisent encore. Valls critique implicitement les discours sécuritaires démagogiques, rappelant que "nos démocraties apaisées" doivent rester vigilantes sans sacrifier leurs valeurs.
Un devoir de mémoire engagé
Alors que l'extrême droite tente de récupérer le récit du 13-Novembre, Valls appelle à une commémoration qui honore les victimes sans instrumentalisation politique. Un message fort alors que la gauche française cherche à se rassembler face aux défis de 2027.