Une coalition transpartisane s'élève contre le géant chinois de la fast fashion
Plus de 80 députés, réunis sous la bannière de la présidente de la commission du développement durable, Sandrine Le Feur (Ensemble pour la République), ont lancé un appel vibrant pour l'interdiction pure et simple de Shein en France. Leur objectif ? Protéger les travailleurs, la santé publique et l'environnement, menacés par les pratiques déloyales de la plateforme chinoise.
Un front politique inédit contre la fast fashion
Parmi les signataires, on retrouve des figures de tous bords politiques, à l'exception notable des groupes LFI, RN et UDR. Une coalition rare qui témoigne de l'urgence perçue face à ce qu'ils qualifient de « visage le plus brutal de la fast fashion ».
« Ce n'est pas la mode qui se démocratise, c'est Shein qui se dédiabolise », dénoncent-ils, pointant du doigt l'ouverture d'un flagship dans le BHV parisien en novembre dernier. Une légitimation inacceptable, selon eux, au regard des pratiques toxiques de l'entreprise.
Des accusations lourdes et des sanctions déjà infligées
Les députés accusent Shein de concurrence déloyale, de vente de produits toxiques et de destruction d'emplois locaux. Une proposition de résolution européenne, déposée cette semaine, réclame d'ailleurs plus de fermeté envers les plateformes comme Shein.
La plateforme a déjà été condamnée à trois reprises cette année en France, pour un total de 191 millions d'euros d'amendes, notamment pour fausses promotions et informations trompeuses. Mais cela ne semble pas suffire.
Shein dans le collimateur de la justice française
Mercredi matin, les dirigeants de Shein comparaîtront devant le tribunal judiciaire de Paris. En cause : la vente de poupées sexuelles d'apparence enfantine et d'armes de catégorie A. Une audience cruciale, alors que la plateforme avait déjà esquivé une convocation le 18 novembre devant la mission d'information sur les contrôles des produits importés.
Initialement prévue le 26 novembre, une audition à l'Assemblée nationale a été reportée au 2 décembre, Shein invoquant un empêchement judiciaire. Un prétexte qui n'a pas convaincu les députés, déterminés à faire la lumière sur les pratiques de l'entreprise.
Un débat qui dépasse les frontières
Cette affaire s'inscrit dans un contexte plus large de crise des vocations politiques et de défiance envers les multinationales étrangères. Alors que l'Union européenne renforce ses mécanismes de contrôle, la France montre l'exemple en exigeant des comptes.
« Une mesure s'impose : l'interdiction de Shein sur le territoire français », martèlent les signataires. Un appel qui résonne au-delà des frontières, alors que d'autres pays européens observent avec attention les développements de ce dossier.