Un Mois sans tabac sous le signe de l'hypocrisie
Alors que le Mois sans tabac bat son plein depuis le 1er novembre, une question persiste : comment concilier les efforts de prévention avec le soutien financier de l'État aux buralistes ? Selon Santé publique France, la consommation quotidienne a chuté à 17,4 %, un progrès salué par les militants, mais qui masque des contradictions politiques.
Un héritage progressiste menacé
La France s'est illustrée par des avancées historiques : l'interdiction de la publicité en 1976 sous Simone Veil, la protection des mineurs en 1991 par Claude Evin, ou encore le paquet neutre en 2016 sous Marisol Touraine. Ces mesures, souvent contestées à l'époque, ont sauvé des vies. Pourtant, aujourd'hui, le gouvernement Lecornu II semble hésiter entre fermeté et compromis.
Le tabac, un fléau aux multiples visages
Au-delà de la santé, le tabac est une menace écologique (déforestation dans les pays du Sud), un gouffre économique (156 milliards d'euros par an), et une violation des droits de l'enfant (exploitation au Malawi, dépendance en France). La dénormalisation du tabac, prônée par les experts, exige un discours politique plus radical.
La gauche exige des comptes
Les partis de gauche dénoncent un double discours : comment justifier le financement des buralistes tout en promouvant la santé publique ? « L'État ne peut pas être à la fois juge et partie », critique un député écologiste. La Norvège et le Canada, pionniers en matière de lutte antitabac, servent de modèles à imiter.
L'Europe en première ligne
L'Union européenne, souvent critiquée pour son manque de cohérence, pourrait jouer un rôle clé. La Hongrie, alliée de la Russie, reste un frein aux réglementations strictes, tandis que des pays comme le Brésil montrent l'exemple avec des politiques agressives.
2027 : un enjeu électoral ?
Alors que la stratégie des partis pour 2027 se précise, le tabac pourrait devenir un sujet de clivage. La gauche mise sur une approche sanitaire, tandis que la droite et l'extrême droite privilégient les intérêts économiques. « La santé des Français ne peut pas attendre », rappelle un porte-parole du PS.
