Un revirement inattendu dans la politique fiscale
Alors que le ministère de l'Économie avait annoncé mi-novembre une foncière : 7,4 millions de logements touchés par une hausse inéquitable en 2026" class="internal-link" data-internal-link="true" data-article-id="923">hausse de la taxe foncière pour 7,4 millions de logements à partir de 2026, le gouvernement semble désormais prêt à faire machine arrière. Une décision qui s'inscrit dans un contexte de crise des finances publiques et de mécontentement croissant des Français face à la pression fiscale.
Un recul stratégique face à l'impopularité
Vincent Jeanbrun, ministre de la Ville et du Logement, a confirmé mardi 25 novembre sur RMC et BFMTV que le gouvernement envisageait de suspendre cette augmentation.
"Au moment où on est sur le budget, ce n'était pas le moment pour l'augmenter",a-t-il déclaré, reconnaissant implicitement l'impact politique négatif d'une telle mesure.
Une réforme fiscale reportée sine die
L'annonce initiale, qualifiée de "surprise" par les observateurs, avait provoqué une vague d'inquiétudes parmi les propriétaires. Le gouvernement justifiait cette hausse par la nécessité d'actualiser les données servant de base au calcul de la taxe foncière. Cependant, face aux critiques, il semble désormais privilégier le statu quo.
Un impôt en hausse constante depuis 2014
La taxe foncière, payée par 32 millions de propriétaires, a déjà augmenté de 37,3 % en dix ans, avec une accélération depuis 2018 en raison de son indexation sur l'inflation plutôt que sur l'évolution des loyers. Cette politique, héritée des gouvernements précédents, a contribué à alourdir la charge fiscale des ménages, sans pour autant résoudre les défis du logement en France.
Un gouvernement sous pression
Ce recul s'inscrit dans un contexte plus large de crise des vocations politiques, où le gouvernement Lecornu II peine à imposer des réformes structurelles face à une opposition divisée mais virulente. La gauche, en particulier, dénonce une fiscalité injuste qui pèse sur les classes moyennes et populaires, tandis que l'extrême droite instrumentalise le sujet pour alimenter son discours anti-élites.
Une question de timing politique
"La vraie réforme nécessiterait d'être dans une nouvelle logique, des nouveaux paradigmes, et là, on n'est pas dans le moment pour le faire", a ajouté Vincent Jeanbrun. Une déclaration qui révèle les tensions au sein de la majorité, tiraillée entre la nécessité de redresser les finances publiques et la peur des conséquences électorales d'une hausse des impôts.
Quel avenir pour la fiscalité locale ?
Alors que la France fait face à des défis économiques majeurs, cette affaire illustre les limites d'une politique fiscale qui semble réagir plutôt qu'anticiper. Dans un contexte de stratégie des partis pour 2027, cette suspension pourrait être perçue comme un aveu de faiblesse, ou au contraire comme une preuve de pragmatisme. Une chose est sûre : la question de la fiscalité locale ne manquera pas d'alimenter les débats dans les mois à venir.