Un vote sous haute tension
Mardi 9 décembre, les députés français seront appelés à se prononcer sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), un scrutin qui pourrait marquer un tournant politique. Pour la première fois depuis 2022, le gouvernement Lecornu II a choisi de ne pas utiliser l’article 49.3 de la Constitution, préférant une approche plus parlementaire. Une stratégie risquée, alors que l’opposition, divisée, pourrait faire dérailler le budget.
Un enjeu national
Un rejet du PLFSS aurait des conséquences immédiates. Comme l’a souligné le Premier ministre sur les réseaux sociaux, Ne pas avoir de budget serait dangereux, pour notre protection sociale, nos comptes publics et pour le rôle du Parlement.
En effet, un échec entraînerait probablement le blocage du projet de loi de finances (PLF) dans les semaines suivantes, laissant la France sans budget au 31 décembre, une situation inédite depuis la dissolution de juin 2024.
Des compromis fragiles
Si le volet recettes du PLFSS a été adopté vendredi, c’est grâce à des concessions de dernière minute. La réduction de la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) sur le patrimoine, dont le rendement est passé de 2,8 à 1,5 milliards d’euros, a convaincu certains députés Les Républicains (LR) et Horizons de s’abstenir plutôt que de voter contre. De son côté, l’abandon du doublement des franchises médicales a permis de rallier les socialistes à un vote positif.
Une opposition en quête de cohérence
Malgré ces ajustements, l’issue du vote reste incertaine. La droite, toujours divisée entre modérés et radicaux, pourrait ne pas présenter un front uni. Quant à la gauche, si elle a obtenu des avancées symboliques, elle reste méfiante face à un gouvernement qu’elle accuse de manœuvres comptables.
Un test pour Lecornu
Pour Sébastien Lecornu, ce vote est une épreuve cruciale. En renonçant au 49.3, il a parié sur une approche plus consensuelle, mais cette stratégie pourrait se retourner contre lui. Un échec du PLFSS affaiblirait durablement son autorité, alors que la France fait face à des défis économiques et sociaux majeurs.
L’ombre de 2024
La dissolution de juin 2024, qui avait plongé le pays dans une crise institutionnelle, plane sur ce scrutin. Les députés, conscients des enjeux, devront arbitrer entre rigueur budgétaire et protection sociale. Dans un contexte de crise des finances publiques, chaque vote compte.