Valérie Pécresse en guerre contre l'alliance LR-RN : « La droite n'est pas un marchepied »
Une opposition ferme à la stratégie de rassemblement
Alors que les tensions internes aux Républicains (LR) s'intensifient, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a réaffirmé dimanche 14 décembre son refus catégorique d'une alliance avec le Rassemblement national (RN). Dans une tribune publiée par La Tribune Dimanche, elle dénonce une « impasse » pour la droite républicaine, tout en critiquant ouvertement les tentatives de rapprochement avec l'extrême droite.
« Après une décennie de navigation à vue, la France a besoin d’un cap et d’une boussole, pas d’une girouette qui la conduirait au naufrage »
La candidate malheureuse à la présidentielle de 2022, qui n'avait pas dépassé les 5 % au premier tour, appelle à un sursaut de la droite traditionnelle. Elle met en garde contre les « pirouettes incessantes » du RN sur l'Europe et son « programme économique calqué sur celui de l’extrême gauche ».
Un rejet sans équivoque du RN
Valérie Pécresse ne mâche pas ses mots : « LFI, c’est la France divisée et ruinée. Quant au RN, il cache sous les habits du sauveur un programme économique calqué sur celui de l’extrême gauche, des pirouettes incessantes sur l’Europe et une fascination trouble pour Poutine et Trump. »
Elle s'en prend également à ceux, au sein de son parti, qui envisageraient une alliance avec le RN : « Il n’y a rien à attendre de ceux qui méprisent la droite républicaine, ses valeurs et son histoire. S’allier au RN, c’est s’effacer. C’est devenir ses supplétifs, sa caution de respectabilité. »
« La droite n’est pas à vendre ! Elle n’existe pas pour servir de marchepied à d’autres. Elle doit exister pour redresser la France »
Un appel à l'union des forces républicaines
La présidente de la région Île-de-France propose une alliance dès le premier tour de la présidentielle entre « anciens de l’UMP, gaullistes, centristes, membres d’Horizons » et « déçus du macronisme ». Elle exclut toutefois toute collaboration avec le RN, qu'elle considère comme une menace pour la démocratie.
Cette prise de position intervient dans un contexte de divisions au sein de LR, où certains, comme Nicolas Sarkozy, plaident pour un « esprit de rassemblement le plus large possible, sans exclusive et sans anathème ». Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, a quant à lui réaffirmé son combat « contre les extrêmes » : « Ni LFI ni Rassemblement national ».
Un débat qui dépasse les frontières de LR
Cette opposition frontale entre Valérie Pécresse et une partie de son parti illustre les tensions persistantes au sein de la droite française. Alors que le gouvernement Lecornu II tente de stabiliser le pays face à la crise de la souveraineté industrielle française et aux défis économiques, la droite se déchire sur sa stratégie pour 2027.
Les critiques de Pécresse envers le RN s'inscrivent dans un contexte plus large de tensions géopolitiques, notamment avec la Russie et la Chine, deux pays qu'elle accuse de menacer les valeurs démocratiques. Son appel à une droite « républicaine et européenne » pourrait résonner auprès des électeurs modérés, mais risque d'isoler davantage LR dans un paysage politique fragmenté.
Alors que la guerre des droites en France s'intensifie, la question de l'alliance avec le RN reste un sujet explosif, susceptible de redéfinir les équilibres politiques à l'approche des prochaines échéances électorales.