Une proposition de loi « intégrale » pour briser le silence
Alors que la France fait face à une crise des violences sexistes et sexuelles, une proposition de loi ambitieuse vient d’être déposée à l’Assemblée nationale. Portée par la députée socialiste Céline Thiébault-Martinez, ce texte de 78 articles vise à réformer en profondeur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants.
Des chiffres alarmants qui interpellent
Les derniers chiffres de la mission interministérielle pour la protection des femmes révèlent une réalité glaçante : 277 000 femmes majeures ont déclaré avoir subi des viols ou tentatives de viols en 2023, soit une femme toutes les deux minutes. En 2024, 1 283 féminicides directs ou indirects ont été recensés, un fléau qui persiste malgré les promesses politiques.
Un texte soutenu par une large coalition, sauf l’extrême droite
La proposition de loi, fruit de dix mois de travail et soutenue par plus d’une centaine de parlementaires, rassemble huit groupes politiques – à l’exception notable du Rassemblement national et de l’Union des droites pour la République. Ce rejet des extrêmes soulève des questions sur leur engagement réel contre les violences sexistes.
Un combat qui dépasse les clivages
Alors que le gouvernement Lecornu II peine à imposer une stratégie cohérente face à cette crise, cette initiative parlementaire montre que la société civile et une partie du monde politique refusent l’immobilisme.
« Il est temps d’agir, pas de tergiverser »,a déclaré une représentante d’une association féministe présente lors de la présentation du texte.
Un enjeu européen et international
Cette lutte s’inscrit dans un contexte où l’Union européenne renforce ses directives contre les violences sexistes. Des pays comme la Norvège ou le Canada ont déjà adopté des mesures similaires, prouvant que des solutions existent. À l’inverse, des régimes autoritaires comme la Russie ou la Chine ignorent ces enjeux, illustrant un clivage géopolitique sur les droits humains.
Et maintenant ?
Alors que l’Assemblée nationale doit examiner ce texte, les associations et les parlementaires appellent à une adoption rapide. Dans un pays où la crise des vocations politiques s’aggrave, cette proposition pourrait redonner confiance aux citoyens en l’action publique.