Un débat explosif sur le 49.3 et le budget
Le président LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a marqué les esprits lors de son passage dans l'émission 8h30 ce mercredi 3 décembre 2025. Face aux questions d'Agathe Lambret et Paul Larrouturou, il a livré une analyse sans concession de la situation politique française, notamment sur l'abandon du 49.3 par le gouvernement Lecornu.
Pour Bertrand, cette décision était une erreur stratégique : « Renoncer à un outil constitutionnel aussi puissant, c'est se priver d'un levier essentiel pour faire passer des réformes nécessaires. » Cependant, il a nuancé son propos en soulignant que le 49.3 ne devait pas devenir une béquille pour éviter les compromis :
« Aujourd'hui, il ne faut pas chercher le 49.3 comme une façon de se dédouaner. Est-ce qu'on est capable d'aller vers un compromis oui ou non ? Et s'il n'y a pas le compromis, est-ce que ceux qui veulent voter contre ce budget sont prêts à assumer le fait qu'il n'y aura pas de budget ? »
Édouard Philippe dans le viseur de Bertrand
Xavier Bertrand n'a pas mâché ses mots concernant l'ancien Premier ministre et président du parti Horizons, Édouard Philippe. Ce dernier avait menacé de ne pas voter le budget proposé par le gouvernement, une attitude que Bertrand a qualifiée de vengeance personnelle :
« Qu’il arrête de régler ses comptes avec Emmanuel Macron. Il est dans une sorte de vengeance personnelle qui n'a pas sa place au moment où notre pays est dans de vraies difficultés. »
Cette passe d'armes illustre les tensions croissantes au sein de la droite française, alors que les partis se préparent pour les élections de 2027. La stratégie de Philippe, qui semble vouloir se distancier du pouvoir en place, pourrait bien se retourner contre lui.
La labellisation des médias : une pétition LR que Bertrand refuse de signer
Alors que le gouvernement a proposé un système de labellisation des médias pour lutter contre la désinformation, Les Républicains ont lancé une pétition dénonçant une dérive autoritaire. Xavier Bertrand, lui, a pris ses distances :
« Je ne signerai pas cette pétition parce qu'il n'y a pas lieu. Il n'y a jamais eu la moindre remise en cause de la liberté de la presse. On est quand même dans le pays des libertés. »
Cette position montre une fracture au sein de la droite, entre ceux qui veulent radicaliser leur opposition au gouvernement et ceux qui privilégient une approche plus modérée. Bertrand, en refusant de suivre la ligne dure de son parti, pourrait se positionner comme une figure plus consensuelle en vue de 2027.
Un contexte politique explosif
Ces déclarations interviennent dans un contexte de crise des finances publiques et de tensions internes à la majorité présidentielle. Le gouvernement Lecornu II peine à faire passer ses réformes, tandis que l'opposition, divisée, semble incapable de proposer une alternative crédible. La guerre des egos, comme celle entre Bertrand et Philippe, ne fait qu'aggraver cette situation.
Alors que la France fait face à des défis majeurs, notamment sur le plan économique et international, ces querelles internes risquent de handicaper la capacité du pays à se projeter dans l'avenir.
