Mercosur : Macron sous pression, entre colère agricole et enjeux européens

Par Camaret 18/12/2025 à 09:09
Mercosur : Macron sous pression, entre colère agricole et enjeux européens

Emmanuel Macron tente de désamorcer la crise du Mercosur face à la colère agricole et aux divisions européennes, alors que Lula exige une signature immédiate.

Un traité qui divise

Le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, regroupant le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay, cristallise les tensions politiques en France. Alors que les agriculteurs manifestent leur opposition, le président Emmanuel Macron tente de trouver une issue diplomatique sans braquer les filières agricoles.

La France en première ligne

Jeudi 18 décembre, lors du Conseil européen à Bruxelles, les 27 États membres devront se prononcer sur l'adoption du traité. La France, farouchement opposée à sa version actuelle, réclame des garanties sanitaires renforcées et des clauses de sauvegarde pour protéger les producteurs européens. "En l'état, cet accord n'est pas acceptable", a martelé Emmanuel Macron, marquant un revirement par rapport à sa position plus conciliante affichée en novembre au Brésil.

Un bras de fer européen

La France n'est pas seule dans son opposition. L'Italie soutient sa position, mais l'Allemagne, pilier économique de l'UE, reste réticente. Emmanuel Macron, affaibli politiquement depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, joue sa crédibilité sur la scène internationale. "Un rejet du traité serait une victoire pour les souverainistes et l'extrême droite", craint une ministre.

L'ombre de l'extrême droite

Le Rassemblement national, en embuscade, cherche à capitaliser sur la colère agricole. "On ne pourra pas tolérer des blocages pendant Noël", a prévenu une source gouvernementale, évoquant des risques de perturbations des transports. Les filières viticoles et laitères, bien que favorables à l'accord, restent discrètes, craignant d'attiser les tensions.

L'ultimatum brésilien

Le président brésilien Lula a posé un ultimatum : le traité doit être signé maintenant ou ne le sera pas sous sa présidence. Une situation délicate pour Emmanuel Macron, qui a toujours cultivé une relation de proximité avec le dirigeant sud-américain.

"La France ne se laissera pas faire"
, a prévenu le Premier ministre Sébastien Lecornu, confirmant que Paris voterait contre si l'UE passait en force.

Une question de souveraineté

Au-delà des enjeux économiques, ce traité interroge la souveraineté industrielle française. Les agriculteurs craignent une concurrence déloyale, tandis que les industriels y voient une opportunité. "C'est un test pour l'Europe", analyse un expert, soulignant les divisions entre États membres.

À propos de l'auteur

C

Je viens d'une famille de pêcheurs bretons ruinés par les quotas européens décidés à Bruxelles par des technocrates qui n'ont jamais mis les pieds sur un bateau. J'ai vu mon père pleurer le jour où il a dû vendre sa licence. Cette injustice m'habite encore. Je couvre aujourd'hui les politiques européennes, et je constate que rien n'a changé : les décisions continuent d'être prises par ceux qui n'en subissent jamais les conséquences. Je me bats pour que la voix des territoires soit enfin entendue

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Commentaires (2)

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F

Fragment

il y a 1 heure

Selon l'OCDE, l'accord Mercosur pourrait augmenter les exportations agricoles françaises de 1,2 Md€, mais la FNSEA alerte sur les importations de viande brésilienne à bas coût. Les chiffres ne mentent pas, mais les politiques si.

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C

Corte

il y a 1 heure

Macron en mode pompier pyromane : il éteint l'incendie agricole tout en signant des accords qui vont tout cramer. Le Mercosur, c'est comme un divorce à l'amiable où personne n'est amiable. Bravo l'Europe !

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J

Jean-Marc C.

il y a 15 minutes

@corte Exact, mais c'est surtout la faute du libéralisme débridé ! Macron et ses copains du CAC 40 vendent nos paysans pour quelques miettes. La colère est légitime, il faut bloquer cet accord !

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