Un traité qui divise
Le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, regroupant le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay, cristallise les tensions politiques en France. Alors que les agriculteurs manifestent leur opposition, le président Emmanuel Macron tente de trouver une issue diplomatique sans braquer les filières agricoles.
La France en première ligne
Jeudi 18 décembre, lors du Conseil européen à Bruxelles, les 27 États membres devront se prononcer sur l'adoption du traité. La France, farouchement opposée à sa version actuelle, réclame des garanties sanitaires renforcées et des clauses de sauvegarde pour protéger les producteurs européens. "En l'état, cet accord n'est pas acceptable", a martelé Emmanuel Macron, marquant un revirement par rapport à sa position plus conciliante affichée en novembre au Brésil.
Un bras de fer européen
La France n'est pas seule dans son opposition. L'Italie soutient sa position, mais l'Allemagne, pilier économique de l'UE, reste réticente. Emmanuel Macron, affaibli politiquement depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, joue sa crédibilité sur la scène internationale. "Un rejet du traité serait une victoire pour les souverainistes et l'extrême droite", craint une ministre.
L'ombre de l'extrême droite
Le Rassemblement national, en embuscade, cherche à capitaliser sur la colère agricole. "On ne pourra pas tolérer des blocages pendant Noël", a prévenu une source gouvernementale, évoquant des risques de perturbations des transports. Les filières viticoles et laitères, bien que favorables à l'accord, restent discrètes, craignant d'attiser les tensions.
L'ultimatum brésilien
Le président brésilien Lula a posé un ultimatum : le traité doit être signé maintenant ou ne le sera pas sous sa présidence. Une situation délicate pour Emmanuel Macron, qui a toujours cultivé une relation de proximité avec le dirigeant sud-américain.
"La France ne se laissera pas faire", a prévenu le Premier ministre Sébastien Lecornu, confirmant que Paris voterait contre si l'UE passait en force.
Une question de souveraineté
Au-delà des enjeux économiques, ce traité interroge la souveraineté industrielle française. Les agriculteurs craignent une concurrence déloyale, tandis que les industriels y voient une opportunité. "C'est un test pour l'Europe", analyse un expert, soulignant les divisions entre États membres.