Un début d'année marqué par des réformes controversées
Alors que la France entame l'année 2026 sans budget adopté, les ménages et les entreprises doivent s'adapter à une série de mesures qui, pour certaines, soulèvent des questions d'équité. Entre revalorisation du SMIC et fin des avantages des anciens Premiers ministres, le gouvernement Lecornu II tente de concilier rigueur budgétaire et justice sociale, mais les critiques ne manquent pas.
SMIC et retraites : des avancées insuffisantes ?
Le SMIC connaît une revalorisation de 1,18 %, portant son montant net à 1 443,11 euros. Une hausse modeste, jugée insuffisante par les syndicats, alors que l'inflation prévue pour 2026 atteint 1,3 %. « Une mesure symbolique qui ne compense pas la perte de pouvoir d'achat des travailleurs », dénonce un représentant de la CGT.
Côté retraites, la revalorisation de 0,9 % des pensions de base, bien que supérieure à l'indexation initiale prévue par le gouvernement, reste en deçà de l'inflation. Les exploitants agricoles bénéficient toutefois d'un nouveau mode de calcul, prenant en compte les vingt-cinq meilleures années de carrière, une avancée saluée par la Mutualité sociale agricole.
Fin des privilèges : une mesure symbolique mais nécessaire
À partir du 1er janvier, les anciens Premiers ministres perdront leurs avantages « à vie », comme le véhicule de fonction et la protection policière. Une décision saluée par les oppositions, qui y voient un pas vers une démocratie plus égalitaire.
« Il était temps de mettre fin à ces privilèges indus, alors que les Français font face à des difficultés économiques croissantes », déclare un député LFI.
Cependant, cette mesure ne s'applique qu'aux anciens Premiers ministres ayant quitté leurs fonctions il y a plus de dix ans, ce qui exclut des figures récentes comme Jean Castex ou Édouard Philippe. Une exception qui suscite des interrogations sur l'équité de la réforme.
Énergie et environnement : des ajustements controversés
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) évolue, avec un abaissement du coefficient appliqué à l'électricité. Une mesure destinée à « corriger une injustice », selon le gouvernement, car les logements chauffés à l'électricité étaient souvent classés trop sévèrement. Pourtant, cette réforme intervient dans un contexte de crise climatique, où les passoires thermiques restent un enjeu majeur.
Parallèlement, la réglementation sur le loup se durcit, avec la suppression de l'autorisation préfectorale pour les tirs de défense. Une décision critiquée par les associations de protection animale, mais défendue par les éleveurs, qui subissent des attaques répétées.
Cosmétiques et fiscalité : des mesures écologiques et économiques
Les produits cosmétiques rincés à l'eau ne pourront plus contenir de microplastiques, une avancée majeure pour l'environnement. Une mesure qui s'inscrit dans la continuité de la loi antigaspillage, mais qui pourrait se heurter aux lobbies industriels.
Côté fiscalité, le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF) entre en vigueur, taxant les importations en fonction de leur empreinte carbone. Une initiative européenne saluée par les écologistes, mais qui pourrait peser sur les prix des produits importés, dans un contexte de crise agricole.
Transports et numérique : des hausses qui font grincer des dents
Les tarifs des transports en Île-de-France augmentent de 2,3 %, portant le passe Navigo à 90,80 euros. Une hausse justifiée par les travaux de modernisation, mais qui pèse sur le budget des Franciliens, déjà touchés par l'inflation.
Du côté du numérique, la déclaration obligatoire des dons d'argent supérieurs à 2 % du patrimoine ou 2,5 % des revenus annuels vise à lutter contre le blanchiment. Une mesure de transparence bienvenue, mais qui pourrait complexifier les transactions entre particuliers.
Un gouvernement sous pression
Alors que le gouvernement Lecornu II fait face à des critiques croissantes, ces mesures risquent d'alimenter les tensions politiques. Entre la crise agricole et les défis économiques, 2026 s'annonce comme une année charnière pour le pouvoir en place.