Un concours à bac+3 menacé par l'impasse parlementaire
Alors que le compte à rebours pour les concours de recrutement des enseignants est enclenché, la réforme de la formation des professeurs des écoles, collèges et lycées, prévue pour 2026, se retrouve en péril. Le déplacement du concours à bac+3, suivi de deux années de formation rémunérée en master, était censé moderniser la formation pédagogique. Cependant, l'échec de la commission mixte paritaire entre sénateurs et députés pour finaliser le projet de loi de finances (PLF) 2026 a jeté une ombre sur cette réforme.
Une loi spéciale insuffisante
La loi spéciale, examinée ce mardi 23 décembre, ne permet pas de mettre en place de nouvelles mesures. Si les concours à bac+5 peuvent se tenir dans les mêmes conditions que l'année précédente, la situation est bien plus critique pour les nouveaux concours à bac+3, pour lesquels 88 000 candidats sont inscrits. Une situation qui alarme les syndicats et les futurs enseignants.
Le gouvernement sous pression
Le ministre de l'Éducation nationale, Edouard Geffray, a multiplié les mises en garde ces dernières semaines.
"Ce concours en fin de licence est nouveau (...). Si le projet de loi de finances 2026 n'est pas adopté, pour l'instant je ne sais pas organiser ce concours",a-t-il affirmé le 18 décembre sur France 2. Une déclaration qui révèle les limites d'un gouvernement confronté à l'obstruction parlementaire.
Un enjeu démocratique et social
Cette crise budgétaire s'inscrit dans un contexte plus large de crise des finances publiques, aggravée par les choix politiques du gouvernement. Alors que la gauche dénonce une réforme mal préparée, la droite et l'extrême droite profitent de cette faille pour critiquer l'exécutif. Une situation qui rappelle les tensions récurrentes entre majorité et opposition, notamment sur les questions éducatives.
L'Europe et les modèles étrangers
Face à cette impasse, certains observateurs pointent du doigt les modèles étrangers, comme ceux de la Norvège ou du Canada, où les formations des enseignants sont mieux encadrées. L'Union européenne, souvent citée en exemple, pourrait inspirer des solutions, mais le gouvernement français semble privilégier une approche nationale, au risque de marginaliser davantage l'école républicaine.
Les conséquences pour les candidats
Les 88 000 candidats inscrits au concours à bac+3 se retrouvent dans une situation d'incertitude totale. Entre promesses non tenues et manque de moyens, cette réforme avorte avant même d'avoir vu le jour. Les syndicats appellent à une mobilisation générale pour défendre l'avenir de l'éducation nationale.