ArcelorMittal nationalisée ? L'Assemblée vote, mais le Sénat freine des quatre fers

Par Aurélie Lefebvre 28/11/2025 à 12:14
ArcelorMittal nationalisée ? L'Assemblée vote, mais le Sénat freine des quatre fers
Photo par ev sur Unsplash

L'Assemblée nationale adopte la nationalisation d'ArcelorMittal, mais le Sénat freine des quatre fers. Une victoire symbolique pour la gauche.

Une victoire symbolique pour la gauche, mais un avenir incertain

L'Assemblée nationale a franchi un premier pas historique jeudi 27 novembre en adoptant une proposition de loi de La France insoumise visant à nationaliser ArcelorMittal France. Un vote salué comme une « victoire historique » par les insoumis, mais qui se heurte désormais à l'opposition farouche du Sénat, dominé par la droite et le centre.

Un texte porté par la gauche unie

La proposition de loi, portée par la députée insoumise Aurélie Trouvé, a été adoptée par 127 voix contre 41, avec le soutien des socialistes, écologistes et communistes. Le Rassemblement national s'est abstenu, tandis que le camp gouvernemental, peu mobilisé, a voté contre. Le texte vise à nationaliser une dizaine de sites, dont les aciéries de Dunkerque et Fos-sur-Mer, pour un montant estimé à 3 milliards d'euros.

Une crise industrielle qui s'aggrave

La sidérurgie française traverse une crise profonde, illustrée par le plan de suppression de plus de 600 postes chez ArcelorMittal et la chute de Novasco. Les syndicats, notamment la CGT, dénoncent un « abandon » des sites français au profit d'autres usines, moins coûteuses, en Inde ou au Brésil. Pourtant, le groupe a affiché un bénéfice net de 718 millions d'euros au premier trimestre 2025.

Le gouvernement et le Sénat en opposition

Le ministre de l'Économie, Roland Lescure, a qualifié la proposition de « réponse populiste à un problème structurel », tandis que le ministre délégué à l'Industrie, Sébastien Martin, a estimé qu'elle ne répondait pas aux « véritables difficultés » du secteur. Le Sénat, où la droite et le centre sont majoritaires, devrait bloquer le texte, rendant son adoption définitive peu probable.

Un débat qui dépasse les frontières

La question de la souveraineté industrielle française s'inscrit dans un contexte européen marqué par la concurrence chinoise et les droits de douane américains. Les insoumis plaident pour une relance de la décarbonation des hauts-fourneaux, alors qu'ArcelorMittal a gelé son projet à Dunkerque, jugeant l'acier européen « non compétitif ».

Réactions contrastées

« On se bat depuis deux ans pour faire avancer ce projet de nationalisation parce qu'on se rend compte que Mittal se désengage de la France. »

— Reynald Quaegebeur, délégué syndical CGT ArcelorMittal France

De son côté, Jean-Luc Mélenchon a salué une « page d'histoire », tandis que Roland Lescure a dénoncé une « pseudo-alliance contre-nature » entre LFI et le RN.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

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Commentaires (7)

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C

corte

il y a 1 semaine

Le Sénat freine ? Normal, ils ont peur de perdre leur place dans le système. Tous pourris !

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I

ironiste-patente

il y a 1 semaine

Selon la Cour des comptes, une nationalisation coûte 4,5 milliards. Vous êtes sûrs que c'est la meilleure utilisation des fonds publics ?

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G

ghi

il y a 1 semaine

@ironiste-patente L'argent public, c'est pour les hôpitaux, pas pour sauver des milliardaires !

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Diogène

il y a 1 semaine

L'Assemblée vote, le Sénat bloque... Et pendant ce temps, les usines ferment. La démocratie en action, bravo !

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R

Reminiscence

il y a 1 semaine

Nationaliser, c'est la solution de facilité. La vraie question, c'est pourquoi l'état n'a pas su protéger cette industrie avant ?

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A

Avocat du diable 2023

il y a 1 semaine

@reminiscence Parce que le capitalisme sauvage a tout dévoré ! Il fallait bien que l'état intervienne pour sauver des emplois.

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A

Abraracourcix

il y a 1 semaine

ArcelorMittal = le symbole du capitalisme sauvage. Enfin un peu de justice sociale ! Mais bon, après ça va être l'état qui va gérer la merde...

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P

Patrick du 67

il y a 1 semaine

@abraracourcix L'état qui gère la merde ? C'est déjà le cas partout, regarde EDF, la SNCF... On va droit dans le mur.

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Z

Zen_187

il y a 1 semaine

La nationalisation est un symbole fort, mais le Sénat a raison de tempérer. Il faut éviter les mesures symboliques sans plan économique solide.

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C

Corte

il y a 1 semaine

Nationaliser ArcelorMittal ? Enfin une mesure qui va sauver l'acier français... comme la nationalisation des mines a sauvé le charbon. 😂

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