Audiovisuel public : la commission d'enquête en crise, accusée de dérive politicienne

Par BlackSwan 23/12/2025 à 13:12
Audiovisuel public : la commission d'enquête en crise, accusée de dérive politicienne

La commission d'enquête sur l'audiovisuel public suspend ses travaux après des tensions internes. Le président dénonce des dérives politiciennes.

Une pause pour apaiser les tensions

La commission d'enquête parlementaire sur l'audiovisuel public, présidée par le député Horizons Jérémie Patrier-Leitus, suspend ses convocations jusqu'au 6 janvier. Une décision qui intervient après des tensions croissantes au sein de l'instance, accusée de dériver vers le politique-spectacle.

Des règles bafouées selon le président

Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, le président de la commission dénonce le non-respect des principes initiaux qu'il avait fixés : éviter les procès politiques, les instrumentalisations et les déformations des propos des auditionnés.

« Un mois après les débuts de nos travaux, je constate que ces principes et exigences n'ont pas toujours été respectés. »

Charles Alloncle, rapporteur controversé

Sans le nommer, Patrier-Leitus vise clairement le rapporteur de la commission, Charles Alloncle, député du parti de Marion Maréchal. Ce dernier a été critiqué pour ses interrogatoires musclés de journalistes comme Patrick Cohen et Thomas Legrand, ainsi que pour la diffusion sélective de séquences sur les réseaux sociaux.

Le président de la commission a exigé que le rapporteur transmette les documents obtenus pour éclairer les travaux, une demande qui semble avoir exacerbé les tensions.

Yaël Braun-Pivet rappelle à l'ordre

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, avait déjà alerté sur la nécessité de préserver la dignité de la commission. Elle avait menacé de sanctions le rapporteur pour son comportement, jugé incompatible avec les règles parlementaires.

Un enjeu démocratique et financier

La commission, chargée d'examiner la neutralité et le financement de l'audiovisuel public, doit pourtant traiter un sujet crucial : l'usage des 4 milliards d'euros annuels financés par les contribuables. Mais les tensions internes risquent de discréditer ses conclusions.

Pour Alloncle, interrogé par France 3, il s'agit simplement de transparence : « Mon rôle est de faire toute la transparence sur l'usage et l'affectation des fonds publics. » Une justification qui ne convainc pas ses détracteurs.

Un contexte politique tendu

Cette crise intervient dans un climat politique déjà marqué par la guerre des droites, avec des tensions entre la majorité présidentielle et les partis d'opposition. La commission, censée être un espace d'expertise, devient ainsi un terrain de bataille idéologique.

Alors que le gouvernement Lecornu II cherche à renforcer les médias publics, cette affaire pourrait affaiblir leur crédibilité face aux critiques répétées de l'opposition.

À propos de l'auteur

B

Le Brexit, Trump, les Gilets jaunes : les experts n'ont rien vu venir. Normal, ils vivent dans une bulle parisienne déconnectée du pays réel. Moi, je passe mon temps sur le terrain, dans les villages abandonnés par les services publics, dans les quartiers populaires oubliés des politiques. C'est là que se prépare le prochain séisme électoral. La colère monte, et elle est légitime. Les élites feraient bien d'écouter au lieu de mépriser. Mon travail est de leur tendre un miroir.

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Commentaires (12)

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G

Gradation

il y a 19 minutes

Lol, une commission qui s'auto-suspend... C'est comme un groupe de potes qui se sépare parce qu'ils peuvent plus se mettre d'accord sur le film à regarder. Sauf que là, c'est nos impôts.

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T

ThirdEye

il y a 34 minutes

Encore une fois, les politiques se battent pour des places au lieu de travailler pour nous. On en a marre de ces querelles de clocheton !

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V

veronique-de-saint-etienne

il y a 47 minutes

En Occitanie, on a nos propres défis médiatiques. Pourquoi ne pas écouter les élus locaux avant de tout décider à Paris ?

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Q

Quiberon

il y a 1 heure

Typique de la droite de bloquer toute réforme qui pourrait améliorer l'accès à l'information pour tous. Le service public, c'est pour les riches ?

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S

Sentinelle républicaine

il y a 53 minutes

@quiberon La gauche veut juste augmenter les impôts pour financer leur clientélisme. Le service public doit rester neutre, pas devenir un outil de propagande.

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M

Michèle du 54

il y a 4 minutes

@sentinelle-republicaine La neutralité ? Vous rigolez ! Quand France 2 passe plus de temps à interviewer des ministres qu'à parler des sans-abri, c'est déjà de la propagande.

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P

Prophète lucide

il y a 1 heure

Une commission d'enquête qui ne conclut pas... C'est un peu comme un match de foot sans buteur. Sauf que là, c'est nous qui payons le spectacle.

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A

Anamnèse

il y a 1 heure

Les deux camps ont leur part de responsabilité. L'objectif était pourtant louable : améliorer le service public. Dommage que la politique s'en mêle.

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O

Orphée

il y a 2 heures

En Outre-mer, on se demande pourquoi cette commission ne s'intéresse pas aux déserts médiatiques locaux. Toujours la même logique parisienne...

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C

Chimère

il y a 1 heure

@orphee Parce que Paris a peur qu'on découvre qu'ils nous oublient systématiquement. La surprise !

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L

Louise54

il y a 2 heures

Selon la Cour des comptes, les dépenses de l'audiovisuel public ont augmenté de 12% en 5 ans. Peut-être que cette commission aurait dû commencer par là avant de s'embrouiller.

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T

Tirésias

il y a 2 heures

Une commission d'enquête qui s'auto-suspend... C'est un peu comme un médecin qui se soigne lui-même. On peut s'attendre à un diagnostic de 'tout va bien' dans 6 mois.

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