Une pause pour apaiser les tensions
La commission d'enquête parlementaire sur l'audiovisuel public, présidée par le député Horizons Jérémie Patrier-Leitus, suspend ses convocations jusqu'au 6 janvier. Une décision qui intervient après des tensions croissantes au sein de l'instance, accusée de dériver vers le politique-spectacle.
Des règles bafouées selon le président
Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, le président de la commission dénonce le non-respect des principes initiaux qu'il avait fixés : éviter les procès politiques, les instrumentalisations et les déformations des propos des auditionnés.
« Un mois après les débuts de nos travaux, je constate que ces principes et exigences n'ont pas toujours été respectés. »
Charles Alloncle, rapporteur controversé
Sans le nommer, Patrier-Leitus vise clairement le rapporteur de la commission, Charles Alloncle, député du parti de Marion Maréchal. Ce dernier a été critiqué pour ses interrogatoires musclés de journalistes comme Patrick Cohen et Thomas Legrand, ainsi que pour la diffusion sélective de séquences sur les réseaux sociaux.
Le président de la commission a exigé que le rapporteur transmette les documents obtenus pour éclairer les travaux, une demande qui semble avoir exacerbé les tensions.
Yaël Braun-Pivet rappelle à l'ordre
La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, avait déjà alerté sur la nécessité de préserver la dignité de la commission. Elle avait menacé de sanctions le rapporteur pour son comportement, jugé incompatible avec les règles parlementaires.
Un enjeu démocratique et financier
La commission, chargée d'examiner la neutralité et le financement de l'audiovisuel public, doit pourtant traiter un sujet crucial : l'usage des 4 milliards d'euros annuels financés par les contribuables. Mais les tensions internes risquent de discréditer ses conclusions.
Pour Alloncle, interrogé par France 3, il s'agit simplement de transparence : « Mon rôle est de faire toute la transparence sur l'usage et l'affectation des fonds publics. » Une justification qui ne convainc pas ses détracteurs.
Un contexte politique tendu
Cette crise intervient dans un climat politique déjà marqué par la guerre des droites, avec des tensions entre la majorité présidentielle et les partis d'opposition. La commission, censée être un espace d'expertise, devient ainsi un terrain de bataille idéologique.
Alors que le gouvernement Lecornu II cherche à renforcer les médias publics, cette affaire pourrait affaiblir leur crédibilité face aux critiques répétées de l'opposition.