Un budget en péril face aux calculs politiques
Alors que la commission mixte paritaire (CMP) doit se réunir vendredi pour tenter de trouver un accord sur le budget 2026, le Premier ministre Sébastien Lecornu envisage déjà un plan B. Une source proche du gouvernement a confirmé jeudi que des préparatifs étaient en cours pour saisir le Conseil d'État en cas d'échec des négociations, une perspective qui illustre les tensions croissantes entre majorité et opposition.
Une droite sénatoriale en ordre de bataille
La droite du Sénat, menée par des figures comme Christine Lavarde, semble déterminée à bloquer toute avancée. Dans une interview au Figaro, la sénatrice des Hauts-de-Seine a jugé « très difficilement votable » un texte issu de la CMP, accusant le gouvernement de vouloir augmenter la fiscalité sans proposer d'économies. Une position qui pourrait bien mener à un blocage institutionnel.
Lecornu tente de désamorcer la crise
Face à cette radicalité, Sébastien Lecornu a réaffirmé sa volonté de trouver un compromis.
« La totale disponibilité du gouvernement pour une CMP conclusive reste notre priorité »,a-t-il déclaré, tout en reconnaissant que « la tâche est immense » dans un contexte parlementaire particulièrement tendu.
Les écologistes ajoutent à la pression
Alors que le Parti socialiste pourrait être séduit par certains aspects du projet, les écologistes ont confirmé jeudi leur opposition ferme, même en cas de compromis. Une position qui rendrait l'adoption du budget quasi impossible sans le recours à l'article 49.3, une arme politique que la droite sénatoriale réclame justement.
Un calendrier constitutionnel intenable ?
Les deux lois de finances doivent être promulguées avant le 31 décembre 2025, un délai serré que le gouvernement pourrait ne pas respecter en cas de blocage. Une situation qui rappelle les crises budgétaires passées, où l'exécutif a dû recourir à des procédures d'urgence pour assurer le fonctionnement de l'État.
La guerre des droites en toile de fond
Au-delà des enjeux budgétaires, cette crise illustre les fractures au sein de la droite française. Entre une majorité présidentielle qui tente de rassembler, une droite sénatoriale en quête d'influence et une extrême droite en embuscade, le paysage politique français semble plus fragmenté que jamais. Une situation qui pourrait bien peser sur les stratégies des partis en vue des élections de 2027.