Islamisme et politique : la commission d'enquête qui divise la France

Par Camaret 18/12/2025 à 15:23
Islamisme et politique : la commission d'enquête qui divise la France

La commission d'enquête sur les liens entre partis politiques et islamisme accuse LFI de complaisance, mais reconnaît l'absence de preuves structurelles.

Une commission controversée sous l'oeil critique de la gauche

La commission d'enquête parlementaire sur les liens entre partis politiques et mouvements islamistes, portée par la droite, a rendu ses conclusions mercredi 17 décembre. Si elle n'a pas démontré de liens structurés, elle accuse La France insoumise (LFI) de proximités avec des acteurs de l'islamisme radical.

Des accusations ciblées contre LFI

Dans son rapport final, la commission, dirigée par le député LR Xavier Breton, pointe du doigt le mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Les auteurs évoquent une stratégie clientéliste visant l'électorat musulman, notamment à travers l'instrumentalisation de la cause palestinienne après les attentats du 7-Octobre. « En prétendant défendre les musulmans, certains élus de LFI soutiennent en réalité des individus proches des mouvements islamistes », affirment-ils.

La commission cite notamment le député Thomas Portes et l'eurodéputée Rima Hassan, accusés de complaisance envers des figures controversées. « L'engagement de LFI dans une stratégie clientéliste auprès de l'électorat musulman a pu faire de ce mouvement une cible privilégiée pour les stratégies d’entrisme », souligne le rapport.

Des conclusions mitigées et des tensions politiques

Malgré ces accusations, la commission reconnaît ne pas avoir trouvé de liens financiers ou structurels entre partis politiques et islamisme. « Il n'y a pas de lien structurel ou financier », a admis Matthieu Bloch, rapporteur UDR, lors d'une conférence de presse. « Mais des liens conjoncturels, électoralistes, existent. C'est précisément ce qui les rend dangereux. »

Cette nuance n'a pas convaincu LFI, qui dénonce une manœuvre politique. « Cette commission n'avait qu'un seul objectif : devenir une commission d'inquisition politique à notre encontre », a réagi le mouvement dans un communiqué. Jean-Luc Mélenchon, audité le 6 décembre, avait ironisé : « Votre commission nous innocente totalement. »

Des recommandations controversées

La commission formule 32 propositions, dont le renforcement des mécanismes de vigilance au sein des partis politiques, le contrôle accru des subventions aux associations et le durcissement des mesures contre l'apologie du terrorisme. Elle appelle aussi à un soutien accru à la recherche sur l'islam et à un renforcement des services de renseignement.

Ces propositions, jugées utiles par certains, sont critiquées par la gauche pour leur approche sécuritaire. Le gouvernement Lecornu II, bien que modéré, pourrait s'en inspirer pour durcir sa politique face à l'islamisme radical.

Un débat qui dépasse LFI

Au-delà du cas LFI, cette commission relance le débat sur les risques d'entrisme dans le paysage politique français. La gauche radicale dénonce une instrumentalisation de la lutte contre l'islamisme pour affaiblir ses adversaires. La droite, elle, défend une approche préventive, soulignant les dangers d'une complaisance envers des idéologies hostiles à la République.

Dans un contexte de crise de la démocratie locale et de polarisation politique, cette enquête illustre les tensions persistantes entre les forces progressistes et conservatrices en France.

À propos de l'auteur

C

Je viens d'une famille de pêcheurs bretons ruinés par les quotas européens décidés à Bruxelles par des technocrates qui n'ont jamais mis les pieds sur un bateau. J'ai vu mon père pleurer le jour où il a dû vendre sa licence. Cette injustice m'habite encore. Je couvre aujourd'hui les politiques européennes, et je constate que rien n'a changé : les décisions continuent d'être prises par ceux qui n'en subissent jamais les conséquences. Je me bats pour que la voix des territoires soit enfin entendue

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Commentaires (5)

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D

DigitalAge

il y a 11 minutes

L'Europe montre que la lutte contre l'extrémisme passe par l'éducation et l'intégration. La France doit s'inspirer de ses voisins au lieu de s'isoler.

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E

Erdeven

il y a 1 heure

La commission a fait son travail, mais il faut des preuves solides avant d'accuser. La politique ne doit pas se faire sur des soupçons.

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C

Claude54

il y a 2 heures

Encore une fois, la France s'enferme dans des débats stériles. Regardons ce qui se fait en Allemagne ou aux Pays-Bas : dialogue sans naïveté, mais sans hystérie non plus.

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E

EdgeWalker

il y a 2 heures

La commission a raison de souligner l'absence de preuves structurelles. Mais il faut éviter les amalgames. La lutte contre l'islamisme doit être précise et mesurée.

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B

Bourdon Velu

il y a 3 heures

Enfin une commission qui ose pointer du doigt les ambiguïtés de LFI ! La France mérite mieux que des compromis avec l'islamisme radical. La sécurité avant tout !

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A

Avoriaz

il y a 1 heure

@bourdon-velu Votre discours est dangereux ! LFI combat les inégalités, pas l'islamisme. Vous confondez tout pour stigmatiser la gauche. Honte !

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G

ghi

il y a 46 minutes

@avoriaz La complaisance de LFI envers certains mouvements est connue. La gauche radicale ferme les yeux par idéologie. Ouvrez les vôtres !

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