Bordeaux en ébullition : la droite divisée s'unit sous la pression de Macron

Par Anadiplose 18/12/2025 à 21:08
Bordeaux en ébullition : la droite divisée s'unit sous la pression de Macron

La droite bordelaise s'unit sous pression pour les municipales 2026, mais les divisions persistent. Un accord fragile face à la montée des écologistes.

Une union sous tension pour reconquérir Bordeaux

À quelques jours de Noël, la droite et le centre bordelais ont finalement scellé un accord pour les élections municipales de mars 2026. Thomas Cazenave, conseiller municipal et métropolitain Renaissance, mènera une liste d'union regroupant Les Républicains (LR), Renaissance, MoDem, Horizons, Parti radical, Union des démocrates et indépendants, Nouveau Centre et Alliance centriste. Un front commun contre l'écologiste Pierre Hurmic, qui avait arraché la mairie en 2020.

Un accord laborieux et des tensions persistantes

Les négociations ont été longues et âpres. Nathalie Delattre, présidente du Parti radical et conseillère municipale depuis 2008, avait initialement revendiqué la tête de liste avec l'appui de LR et du MoDem. Finalement, elle a dû céder sa place à Cazenave, se contentant de présider le comité de soutien. Sa présence sur la liste n'est même pas encore actée, bien que sa réélection au Sénat en septembre 2025 semble assurée.

Les tensions ont été exacerbées par des désaccords sur l'utilisation des sondages pour départager les candidats. Deux anciens ministres d'Emmanuel Macron, aux profils radicalement différents, n'ont jamais réussi à s'entendre sur les modalités de cet « outil essentiel pour mesurer les attentes » des Bordelais. Une illustration des divisions persistantes au sein de la droite française.

Un contexte politique national pesant

Cette union forcée s'inscrit dans un contexte national marqué par la crise de la démocratie locale et la crise des vocations politiques. Le gouvernement Lecornu II, sous la présidence d'Emmanuel Macron, fait face à une opposition fragmentée mais déterminée. La droite bordelaise, divisée entre modérés et conservateurs, tente de se rassembler face à la montée des écologistes et de la gauche.

Les enjeux sont de taille : Bordeaux, ville symbole de la transition écologique, pourrait devenir un laboratoire des stratégies politiques pour 2027. La droite, en difficulté depuis des années, mise sur cette union pour retrouver une crédibilité. Mais les fractures internes pourraient bien compromettre ses ambitions.

Un pari risqué pour la droite

En s'unissant sous la bannière de Cazenave, la droite bordelaise prend un risque. Le conseiller municipal, proche d'Emmanuel Macron, incarne une droite moderniste, loin des positions conservatrices de LR. Cette alliance hétéroclite pourrait séduire les électeurs modérés, mais elle risque aussi de décevoir la base traditionnelle de la droite.

De plus, la présence ou non de Nathalie Delattre sur la liste pourrait jouer un rôle clé. Son retrait pourrait être perçu comme une capitulation face à la ligne macroniste, tandis que son inclusion pourrait apaiser les tensions internes. Une décision qui sera scrutée de près par les observateurs politiques.

Dans un contexte de crise climatique internationale et de crise des finances publiques, Bordeaux pourrait bien devenir le théâtre d'une bataille politique qui dépassera largement les frontières de la Gironde.

À propos de l'auteur

A

J'en ai assez du journalisme tiède qui ménage la chèvre et le chou. Pendant des années, j'ai regardé mes confrères s'autocensurer par peur de déplaire aux annonceurs ou aux politiques. J'ai décidé d'écrire ce que je pense vraiment, sans filtre. La concentration des médias aux mains de quelques milliardaires me révolte. La précarisation de ma profession me met en colère. Mais c'est précisément cette colère qui me pousse à continuer. Chaque article est un acte de résistance contre la pensée unique

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Commentaires (7)

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Sentinelle républicaine

il y a 9 heures

La droite doit rester ferme sur l'identité et la sécurité. Les écologistes veulent transformer Bordeaux en ville sans voitures, c'est une folie !

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Hortense du 38

il y a 8 heures

@sentinelle-republicaine Ah oui, parce que polluer l'air et saturer les routes, c'est plus 'identitaire' ? Vous êtes en retard de 20 ans.

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La Clusaz

il y a 9 heures

À Bordeaux, on a besoin de solutions concrètes pour le logement et les transports, pas de guerres de clans ! Les élus locaux devraient se réveiller.

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OffTheGrid

il y a 10 heures

Macron manipule encore les partis pour garder le contrôle. Les Bordelais veulent du changement, pas des magouilles entre élites !

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EyeToEye71

il y a 10 heures

@offthegrid Je comprends ta colère, mais il faut aussi reconnaître que les écologistes ont des arguments solides sur la transition énergétique.

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Éditorialiste anonyme

il y a 10 heures

La droite bordelaise, c'est genre un groupe de potes qui se disputent pour savoir qui va payer l'apéro... Macron arrive et leur dit 'allez, on fait équipe'. LOL

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Tirésias

il y a 11 heures

La droite s'unit ? Comme toujours, ils ne se mettent d'accord que quand Macron leur souffle dans les bronches. Pathétique.

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Trégor

il y a 12 heures

Encore une preuve que la droite ne pense qu'à ses petits calculs électoraux ! Pendant ce temps, les inégalités explosent à Bordeaux...

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Alain27

il y a 11 heures

@tregor La droite défend des valeurs de travail et de mérite, pas de l'assistanat comme vous le faites croire. Bordeaux mérite mieux que vos utopies écologistes !

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WordSmith

il y a 9 heures

@alain27 Le mérite ? Parlons plutôt des 15% de Bordelais sous le seuil de pauvreté. Vos valeurs libérales ne profitent qu'aux plus riches !

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Max95

il y a 12 heures

La division de la droite bordelaise s'explique par des clivages idéologiques persistants. Selon l'INSEE, 32% des électeurs girondins se déclarent écologistes en 2023, une tendance qui explique la pression sur les partis traditionnels.

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