Une campagne entre communication digitale et propositions urbaines
Alors que les municipales parisiennes approchent, Rachida Dati, candidate LR soutenue par le MoDem, tente de concilier une communication axée sur les réseaux sociaux avec un programme plus substantiel. Si ses vidéos promettent de « tout changer » sans détails, ses propositions sur la mobilité commencent à émerger, révélant une approche à la fois pragmatique et idéologique.
Un Paris « bloqué » par l'idéologie ?
La candidate dénonce un Paris « fracturé » par des politiques qu'elle qualifie d'idéologiques. Une critique récurrente chez la droite française, qui accuse souvent la gauche de privilégier les piétons et les cyclistes au détriment des automobilistes. Pourtant, Dati ne propose pas un retour en arrière. Elle mise sur une transformation des quais de Seine, qu'elle veut convertir en « grand parc urbain patrimonial », avec un mobilier urbain « respectueux de l'esthétique parisienne ». Une mesure qui pourrait séduire les défenseurs du patrimoine, mais aussi les opposants aux aménagements temporaires jugés désordonnés.
Priorité aux piétons et aux cyclistes
Son projet inclut la réservation des quais bas aux piétons, tandis que les cyclistes seraient redirigés vers les quais hauts. Une approche qui rappelle les débats sur la place de la voiture dans la capitale, souvent instrumentalisée par l'extrême droite. La candidate LR envisage aussi un « espace de promenade continu », prolongé au-delà de Paris, une idée qui pourrait renforcer les liens entre les communes limitrophes, souvent négligés.
Rue de Rivoli : un rééquilibrage contesté
Sur la rue de Rivoli, Dati promet d'« élargir les trottoirs pour les piétons », de « sécuriser une piste cyclable bidirectionnelle » et de « rétablir une voie bus ». Des mesures qui s'inscrivent dans une logique de désenclavement des transports en commun, mais qui pourraient être perçues comme un recul par les automobilistes. Dans un contexte de crise des finances publiques, ces aménagements soulèvent des questions sur leur financement, alors que le gouvernement Lecornu II tente de réduire les dépenses locales.
Une campagne sous tension
Alors que la guerre des droites en France s'intensifie, Rachida Dati tente de se démarquer de Marine Le Pen en proposant des mesures concrètes. Mais dans un paysage politique marqué par une crise de la démocratie locale, ses propositions suffiront-elles à convaincre les électeurs parisiens ? Entre promesses floues et réalisations tangibles, son programme reste un enjeu clé des prochaines élections.