Une sortie controversée de Brigitte Macron
Samedi soir, quatre militantes du collectif #NousToutes, portant des masques à l'effigie de l'humoriste Ary Abittan avec la mention "violeur", ont interrompu son spectacle aux Folies Bergère en scandant "Abittan violeur".
Le lendemain, alors qu'elle assistait à une représentation de l'artiste, Brigitte Macron a qualifié ces militantes de "sales connes", selon une vidéo publiée lundi. "S'il y a les sales connes, on va les foutre dehors !", a-t-elle lancé, provoquant une vive polémique.
Un soutien ambigu à l'humoriste
La Première dame a apporté son soutien à Ary Abittan, qui a exprimé sa peur face aux manifestations féministes. "J'ai peur", lui aurait-il dit. "S'il y a des sales connes, on va les foutre dehors", lui a-t-elle répondu, avant d'ajouter : "Surtout des bandits masqués".
Cette déclaration intervient alors que l'humoriste, accusé de viol en 2021, a bénéficié d'un non-lieu confirmé en appel en janvier 2024. Les féministes contestent régulièrement ses représentations, dénonçant un manque de sensibilité face aux violences faites aux femmes.
La gauche s'indigne
La députée La France insoumise Sarah Legrain a vivement réagi sur le réseau X : "Brigitte Macron insulte les féministes mobilisées contre la programmation par les Folies Bergère d'Ary Abittan accusé de viol. Un non-lieu n'efface pas la parole et les ITT d'une femme."
De son côté, l'entourage de Brigitte Macron a tenté de minimiser la portée de ses propos, affirmant qu'il s'agissait d'une "critique de la méthode radicale" des militantes. "Brigitte Macron n'approuve pas cette méthode radicale", a-t-on ajouté.
Un contexte politique tendu
Cette polémique intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le gouvernement et les mouvements féministes, alors que la guerre des droites en France s'intensifie. Le président Emmanuel Macron, souvent critiqué pour son manque de fermeté face aux violences sexistes, pourrait voir son image fragilisée par cette affaire.
Les Folies Bergère, propriété du groupe Bolloré, sont également au cœur des critiques pour avoir maintenu la programmation de l'humoriste malgré les protestations.