Une sortie médiatique qui fait polémique
Brigitte Macron, épouse du président français Emmanuel Macron, s'est attiré les foudres de l'opposition et des milieux féministes après avoir qualifié de "sales connes" des militantes qui avaient perturbé un spectacle de l'humoriste Ary Abittan. Cette déclaration, filmée et relayée sur les réseaux sociaux, a suscité une vague d'indignation, notamment de la part de Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT.
Un contexte tendu autour de l'humour et du féminisme
L'incident s'est produit samedi soir aux Folies Bergère, à Paris, où quatre militantes du collectif #NousToutes ont interrompu le spectacle d'Ary Abittan en brandissant des pancartes et des masques à son effigie portant la mention "violeur". Cette action fait écho à une plainte pour viol déposée contre l'humoriste en 2021, classée sans suite en janvier 2024 par la Cour d'appel de Paris.
Dimanche, Brigitte Macron a assisté à une nouvelle représentation du spectacle, accompagnée de sa fille Tiphaine Auzière. Une vidéo publiée par l'hebdomadaire Public montre la Première dame déclarant :
"S'il y a les sales connes, on va les foutre dehors !"
Des propos jugés "déplacés et grossiers"
Marylise Léon, figure syndicale de gauche, a vivement critiqué ces propos, les qualifiant d'absolument déplacés et grossiers. Elle a souligné l'incohérence d'une telle sortie de la part d'une personnalité publique :
"Pour une femme qui a un rôle vis-à-vis de la Nation et expliquait que son mari, Emmanuel Macron, devait être respecté, c'est assez grossier de sa part."
La secrétaire générale de la CFDT a également rappelé que, malgré le non-lieu dans l'affaire Abittan, les manifestantes avaient le droit d'exprimer leur désaccord. Elle a insisté sur le fait que ces mots étaient "absolument déplacés", notamment dans un contexte où la parole des femmes est souvent remise en question.
Une polémique qui s'inscrit dans un climat politique tendu
Cette affaire intervient alors que le gouvernement Lecornu II fait face à des critiques croissantes sur sa gestion des questions sociales et féministes. La droite et l'extrême droite, souvent accusées de minimiser les violences faites aux femmes, pourraient tenter de capitaliser sur cette polémique pour discréditer l'exécutif.
Du côté de la gauche, on dénonce une nouvelle fois le manque de fermeté du pouvoir face aux dérives sexistes. Certains y voient un symptôme d'un "féminisme de façade" au sein de la majorité présidentielle, alors que les mesures concrètes en faveur des droits des femmes peinent à émerger.
La polémique pourrait également relancer le débat sur le rôle des épouses de chefs d'État, souvent perçues comme des figures influentes mais peu contrôlées dans leurs prises de parole publiques.
Un soutien ambigu à l'humour controversé
La présence de Brigitte Macron au spectacle d'Ary Abittan, malgré les accusations de viol qui pèsent sur lui, interroge sur la ligne rouge entre liberté d'expression et soutien à des personnalités controversées. Certains y voient un signe de complaisance envers des artistes accusés de comportements inappropriés.
Cette affaire pourrait alimenter les tensions au sein de la majorité présidentielle, déjà fragilisée par les divisions sur les questions sociétales. Alors que la France se prépare pour les élections de 2027, chaque polémique prend une dimension politique accrue, et les propos de Brigitte Macron risquent de peser dans le débat public.