Un budget en sursis
À mi-parcours du débat parlementaire, le premier ministre Sébastien Lecornu a ouvertement évoqué, lundi 17 novembre, la possibilité d’un échec du processus budgétaire en cours. « Le péril qui pèse sur l’économie française, c’est l’absence de budget », a-t-il lancé devant des dirigeants d’entreprises réunis à la Maison de la chimie, à Paris, pour la première édition du sommet Choose France-Edition France.
Un scénario de crise aux conséquences dramatiques
Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) n’a pas pu être voté par l’Assemblée nationale dans les délais impartis la semaine dernière, et que le projet de budget de l’État pour 2026, en discussion depuis vendredi, pourrait subir le même sort, Lecornu a confié, lors d’une table ronde à huis clos, être « étonné que tout aille jusqu’au bout, avec un vote favorable à la fin ».
Dans ce « scénario de crise », le chef du gouvernement a prévenu :
« C’est 6 % de déficit garanti en 2026. »Une perspective alarmante qui pourrait fragiliser davantage les finances publiques déjà sous tension.
L’écueil du 49.3 et la stratégie de mobilisation
Pourtant, Lecornu assume pleinement son choix de ne pas recourir à l’article 49.3 de la Constitution, un outil controversé qui permet l’adoption d’un texte sans vote. « Cela permet la mobilisation des parlementaires », a-t-il justifié, tout en critiquant ceux qui « veulent faire monter le débat sur les ordonnances », une alternative tout aussi contestée.
Mais l’opposition, notamment La France insoumise (LFI), ne l’entend pas de cette oreille. Nombreux sont les députés à s’interroger sur la faisabilité d’un budget sans 49.3 ni ordonnances, dans un contexte parlementaire de plus en plus tendu.
Un contexte politique explosif
Cette crise budgétaire s’inscrit dans un paysage politique français déjà marqué par des divisions profondes. Alors que la gauche radicale et une partie de l’opposition dénoncent une gestion opaque des finances publiques, le gouvernement tente de rassurer sur sa capacité à trouver un compromis. Pourtant, les signes d’un blocage persistent, et l’échéance de 2026 se rapproche à grands pas.
Dans ce contexte, la question de la crise des finances publiques prend une dimension encore plus critique, alors que la France doit faire face à des défis économiques majeurs, notamment dans un contexte international marqué par les tensions géopolitiques et les incertitudes économiques.