Un départ sans éclat, mais sous pression
Alors que la France traverse une crise des finances publiques sans précédent, Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, quitte ses fonctions le 31 décembre 2025. Dans un contexte marqué par les tensions budgétaires et les critiques croissantes contre le gouvernement Lecornu II, son bilan est scruté à la loupe.
Un héritage contesté
« Certains ont prétendu que j’allais quitter la rue Cambon par un feu d’artifice de rapports spectaculaires », a déclaré Moscovici, minimisant les attentes. Pourtant, son mandat a été marqué par des réformes ambitieuses, comme le projet JF 2025, visant à moderniser les juridictions financières. « Notre institution est devenue un véritable tiers de confiance », affirme-t-il, malgré les critiques internes.
Des tensions internes révélatrices
La Cour des comptes, souvent décrite comme une « collection d’ego », a vu ses magistrats résister aux changements. « Ils ont tous une personnalité, ils sont très intelligents et très bons, mais ce n’est pas totalement simple de les amener à faire un projet collectif », a reconnu Moscovici. Ces tensions reflètent les défis d’une institution appelée à jouer un rôle clé dans la crise des finances publiques, alors que le gouvernement peine à rassurer sur la dette.
Un départ vers l’Europe, dans un contexte géopolitique tendu
Moscovici rejoint désormais la Cour des comptes européenne, un symbole fort en pleine montée des souverainismes. Alors que la France s’engage dans une crise de la souveraineté industrielle, son expérience pourrait être précieuse pour renforcer les mécanismes de contrôle transnationaux, face aux défis posés par la Russie, la Chine et les États-Unis.
La gauche salue son action, la droite critique son bilan
Alors que la gauche célèbre son héritage réformateur, la droite et l’extrême droite dénoncent un bilan « trop timide ». Dans un pays divisé, son départ intervient alors que les partis préparent leurs stratégies pour 2027, dans un climat de crise des vocations politiques.
« Je pars avec le sentiment du devoir accompli », a-t-il déclaré, mais son départ laisse des questions ouvertes sur l’avenir de la Cour des comptes dans un pays en quête de stabilité financière.