Un rejet historique du budget 2026
Le budget 2026, rejeté à une voix près par l'Assemblée nationale, plonge la France dans une crise politique sans précédent. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, tente de minimiser l'impact de ce vote, qualifiant cette étape de "première étape" dans un processus démocratique inédit.
Un texte contesté, des mesures controversées
Le texte, fruit de 125 heures de débats, a été rejeté en raison de mesures jugées extrémistes par une partie de l'hémicycle. Les Insoumis et le Rassemblement National ont voté ensemble pour imposer des taxes de 30 milliards d'euros sur les entreprises, une mesure critiquée par le centre et la droite.
"Ce n'est pas mon texte, c'est celui du Parlement", a déclaré Montchalin, soulignant que le gouvernement a renoncé à utiliser l'article 49.3, une première depuis 1958.
Un appel à l'unité face aux extrêmes
La ministre a lancé un appel solennel aux partis politiques : "Ne faites pas la présidentielle de 2027 pendant le budget de 2026." Elle met en garde contre les risques d'une dissolution ou d'un blocage institutionnel, qui profiterait aux extrêmes.
"Si on joue la présidentielle de 2027 dans l'hémicycle, on n'aura pas le budget de 2026, et probablement que la présidentielle se passera très mal", a-t-elle averti.
Le Sénat, dernier rempart avant le chaos
Le texte est désormais entre les mains du Sénat, où Bruno Retailleau, président des Républicains, a qualifié le budget de "hold-up du siècle". Montchalin minimise cette opposition, estimant que Retailleau joue la carte de 2027 plutôt que de défendre l'intérêt général.
"Je ne pense pas que Bruno Retailleau pense, au fond de lui, que ne pas avoir de budget est une solution pour la France", a-t-elle déclaré.
La Sécurité sociale, un exemple de compromis possible
Malgré le rejet du budget global, Montchalin souligne que le vote sur la Sécurité sociale, adopté à une large majorité, prouve qu'un compromis est possible. "La moitié de la dépense publique a été votée, je ne considère pas que l'autre moitié est infaisable", a-t-elle affirmé.
Un budget crucial pour la défense nationale
Alors que le président Macron s'apprête à annoncer un nouveau service militaire volontaire, Montchalin rappelle l'importance d'un budget pour financer les armées et la sécurité intérieure. "Ce budget, c'est aussi celui qui nous protège", a-t-elle insisté.
La ministre a également critiqué les propositions de Retailleau de ne pas remplacer les départs à la retraite dans la fonction publique, une mesure qu'elle juge "simplificatrice" et dangereuse pour la sécurité des Français.
Une crise politique qui menace l'avenir
Alors que la France fait face à des défis majeurs, de la guerre en Ukraine aux tensions avec la Russie, l'absence de budget pourrait paralyser les services publics et affaiblir la position internationale du pays.
"Les Français veulent que nous nous mettions d'accord", a conclu Montchalin, appelant à un sursaut démocratique avant le 31 décembre.