Un geste insuffisant face à une réforme controversée
Le Sénat a adopté, samedi 13 décembre 2025, un amendement visant à atténuer les effets de la récente réforme des indemnités maladie pour les fonctionnaires enceintes. Une mesure saluée par certains, mais jugée trop timide par les syndicats et les défenseurs des droits des femmes.
Une indemnisation réduite, une protection fragilisée
Depuis début 2025, les arrêts maladie de courte durée ne sont plus indemnisés à 100 %, mais à seulement 90 %. Une décision du gouvernement Lecornu II qui, selon les critiques, pèse particulièrement sur les femmes enceintes, obligées de s’arrêter pour des raisons médicales liées à leur grossesse.
"Cette réforme a pu avoir des conséquences défavorables pour les femmes enceintes, les fragilisant pendant une période cruciale pour leur santé et celle de leur enfant à naître."
Reconnaît le gouvernement, tout en défendant une logique d’équilibre budgétaire souvent pointée du doigt par l’opposition.
Un amendement symbolique, mais limité
L’amendement adopté par le Sénat prolonge de deux semaines le congé pathologique prénatal, porté à trois semaines au total. Une mesure qui permet aux fonctionnaires enceintes de bénéficier d’une indemnisation à 100 % pendant cette période, mais qui ne compense pas entièrement la perte de revenus liée à la réforme.
Le coût estimé de cette disposition ? 4 millions d’euros par an, une somme jugée dérisoire par les syndicats, qui dénoncent un manque de volonté politique pour protéger pleinement les femmes dans la fonction publique.
Un hommage à Mylène Jacquot, une absence qui pèse
La mesure intervient quelques jours après le décès brutal de Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonctions publiques, figure emblématique de la défense des droits des femmes dans la fonction publique. Un hommage lui a été rendu par la ministre Amélie de Montchalin, soulignant son rôle dans ce dialogue social.
"Cette disposition lui doit beaucoup, et les femmes de la fonction publique lui devront beaucoup", a déclaré la ministre, dans un discours teinté d’émotion.
Une réforme contestée, un débat qui perdure
Si le gouvernement défend une approche équilibrée, les syndicats et une partie de l’opposition dénoncent une régression sociale. La question des indemnités maladie dans la fonction publique reste un sujet clivant, reflétant les tensions persistantes autour de la protection sociale et des finances publiques.
Reste à savoir si l’Assemblée nationale confirmera cette mesure, ou si le débat s’étendra au-delà du budget 2026.