Un budget d'austérité sous couvert de réformes
Alors que le projet de loi de finances pour 2026 poursuit son examen parlementaire, les critiques fusent de toutes parts. Ian Brossat, sénateur PCF de Paris, a vivement dénoncé un texte qui, selon lui, poursuit une logique d'austérité tout en épargnant les plus fortunés.
Des sacrifices imposés aux plus modestes
Invité sur une antenne radiophonique, Brossat a fustigé un budget qui « demande des sacrifices supplémentaires aux plus modestes ». Le sénateur communiste a affirmé que le PCF ne voterait pas le texte en l'état, rejoignant ainsi les autres partis de la gauche parlementaire.
« C'est un budget marqué par l'austérité, un budget qui ne remet pas en cause les 211 milliards d'euros d'aides publiques aux entreprises sans contrepartie versées chaque année. »
Il a notamment pointé du doigt les 211 milliards d'euros d'aides publiques annuelles aux entreprises, souvent sans contreparties sociales ou environnementales. « Il n'est pas admissible qu'on continue à verser des milliards d'euros à des entreprises qui licencient ou délocalisent », a-t-il martelé.
Un déni de démocratie ?
La polémique a également porté sur la taxe sur les multinationales, dont le gouvernement a laissé passer l'adoption avant de la contester devant le Conseil d'État. Pour Brossat, cette manœuvre relève du « cynisme érigé en méthode ».
« Le Premier ministre a laissé passer cette taxe en disant : 'De toute façon, on s'en débarrassera.' C'est un déni de démocratie absolu. »
Le sénateur communiste a également rappelé que la France avait vu sa dette publique augmenter de 1 000 milliards d'euros en huit ans, sans que les inégalités ne soient réellement combattues.
Un Sénat accusé de « massacre à la tronçonneuse »
Alors que le texte doit être examiné par le Sénat, majoritairement à droite, Brossat a mis en garde contre un « massacre à la tronçonneuse » des avancées sociales obtenues à l'Assemblée nationale. Il a notamment évoqué le risque de voir le Sénat remettre en cause la suspension de la réforme des retraites.
« Si c'est ça, le Sénat se discréditera totalement parce qu'il se mettra en travers de la volonté populaire. »
Le gouvernement, de son côté, assure vouloir maintenir le déficit à 4,7 % du PIB en 2026, mais les critiques persistent sur l'équilibre réel des comptes publics.
La question de la justice fiscale
Brossat a également dénoncé une double morale fiscale, où les mêmes députés qui parlent de « folie fiscale » quand il s'agit de taxer les plus riches, votent sans hésiter des mesures comme le doublement des franchises médicales ou l'augmentation des taxes sur l'énergie.
« On ne parle de folie fiscale que quand on touche aux taxes qui concernent les plus riches. »
Alors que les débats parlementaires s'annoncent tendus, la question de la justice sociale et fiscale reste au cœur des tensions politiques.
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