Un contre-la-montre budgétaire sous haute tension
À moins de cinquante jours de l’échéance constitutionnelle, le gouvernement Lecornu II peine à faire adopter les lois de finances pour 2026. Un retard qui pourrait bien profiter à l’opposition de droite et d’extrême droite, déjà en embuscade pour 2027.
Un calendrier intenable
Les projets de loi de finances (PLF) et de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) doivent être promulgués avant le 31 décembre 2025. Or, leur dépôt tardif, le 14 octobre, combiné à la lenteur des débats parlementaires, fait craindre un échec de la procédure. Une situation qui rappelle les blocages répétés de l’Assemblée nationale sous la précédente législature.
La gauche en première ligne
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a exclu d’emblée le recours au 49.3, laissant aux députés et sénateurs le soin de trancher. Une décision saluée par la gauche, mais qui pourrait se retourner contre elle si les délais ne sont pas tenus. Les partis d’opposition, notamment Les Républicains et le Rassemblement National, guettent déjà les failles pour en faire un argument électoral en vue des élections de 2027.
Le spectre d’un budget minimaliste
En cas d’échec, le gouvernement devra recourir à des mesures exceptionnelles : une « loi de finances spéciale » ou des ordonnances. Des solutions jugées « anti-démocratiques » par les syndicats et une partie de la gauche, qui y voient une porte ouverte à l’arbitraire.
L’Europe dans le viseur
Alors que la Commission européenne surveille de près les finances françaises, un retard dans l’adoption du budget pourrait fragiliser la position de Paris. Un scénario qui inquiète les partenaires européens, déjà méfiants face aux dérives budgétaires de certains États membres.
La stratégie des partis pour 2027
Dans l’ombre de ce bras de fer budgétaire, les partis politiques préparent déjà leurs arguments pour 2027. La gauche, divisée, tente de rassembler ses troupes, tandis que la droite et l’extrême droite multiplient les attaques contre la majorité. Un contexte qui pourrait bien accélérer les fractures au sein du camp présidentiel.
« Si le gouvernement échoue, ce sera un cadeau empoisonné pour l’opposition. »
— Un député LFI sous couvert d’anonymat