Budget 2026 : L'Assemblée nationale sous pression, entre taxes écologiques et tensions politiques

Par Mathieu Robin 18/11/2025 à 07:27
Budget 2026 : L'Assemblée nationale sous pression, entre taxes écologiques et tensions politiques

L'Assemblée nationale débat dans l'urgence du budget 2026, entre taxes écologiques et tensions politiques. Les oppositions dénoncent un calendrier serré.

Un marathon budgétaire sous haute tension

L'Assemblée nationale est plongée dans une course contre la montre pour finaliser le projet de loi de finances 2026 avant dimanche minuit. Avec plus de mille amendements encore à examiner, les débats s'annoncent houleux, reflétant les divisions profondes qui traversent la majorité présidentielle et l'opposition.

Un calendrier serré et des critiques acerbes

La demande d'Éric Coquerel, président LFI de la commission des Finances, d'étendre les débats au-delà du délai imparti, a été rejetée par le gouvernement. Une décision perçue comme un mépris démocratique par les oppositions. Dans un communiqué virulent, Coquerel a dénoncé une manipulation institutionnelle visant à priver les députés de leur droit de vote.

La taxe pollueur-payeur, un symbole des clivages

Un rare consensus s'est dégagé autour du maintien de la taxe sur les rejets industriels de PFAS, une mesure phare de la loi d'initiative écologiste. Les députés Renaissance, MoDem et Horizons ont voté avec la gauche pour son application dès 2026, malgré l'opposition des Républicains, qui prônaient un report d'un an. Cette redevance, fixée à 100 euros pour cent grammes de produits rejetés, s'inscrit dans une logique de justice environnementale que le gouvernement peine à défendre.

Les Franciliens épargnés, mais au prix d'une impasse financière

Un autre sujet a cristallisé les tensions : le financement des transports en Île-de-France. Contre l'avis du gouvernement, les députés ont rejeté une majoration de la taxe régionale à l'immatriculation des véhicules, préférant une taxe sur les jets privés. Une décision saluée par les usagers, mais qui laisse Ile-de-France Mobilités dans une situation financière précaire. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a qualifié ce vote de

"irresponsable", soulignant son incapacité à générer des recettes.

La colère des buralistes devant le Sénat

Pendant ce temps, devant le Palais du Luxembourg, les buralistes ont manifesté contre une éventuelle hausse des prix du tabac. Une benne de cartouches de cigarettes a été déposée en symbole de leur désarroi. Les manifestants dénoncent une politique répressive qui favoriserait le marché noir. Les sénateurs, qui examinent le budget de la Sécurité sociale à partir de mercredi, pourraient pourtant aggraver la situation avec des amendements prévoyant une augmentation de 10 % par an jusqu'en 2032.

Sébastien Lecornu tente de rassurer les entrepreneurs

Lors du sommet Choose France, le Premier ministre a tenté de calmer les inquiétudes des patrons face aux hausses fiscales votées par les députés.

"On fait peur actuellement à une partie du pays avec des taxes qui n'auront jamais d'application",
a-t-il déclaré, évoquant des mesures inconstitutionnelles ou irréalistes. Une défense maladroite qui contraste avec les réalités économiques du pays, marqué par une crise des finances publiques persistante.

Un budget sous le signe de l'incertitude

Alors que l'Assemblée nationale s'apprête à voter dans l'urgence, les critiques fusent sur la gestion du gouvernement. Les oppositions dénoncent un manque de vision, tandis que la majorité peine à trouver un équilibre entre justice sociale et compétitivité économique. Dans ce contexte, le budget 2026 risque de rester un symbole des divisions plutôt qu'un outil de relance.

À propos de l'auteur

Mathieu Robin

Cofondateur de politique-france.info, je vous présente l'actualité politique grâce à mon expertise sur les relations France-Europe.

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