Interdiction des portables au lycée : une mesure liberticide et ingérable selon les syndicats

Par SilverLining 31/12/2025 à 14:24
Interdiction des portables au lycée : une mesure liberticide et ingérable selon les syndicats

Le gouvernement veut interdire les portables au lycée dès 2026, mais les syndicats dénoncent une mesure ingérable et liberticide dans un contexte de crise éducative.

Une mesure controversée dans un contexte de crise éducative

Le gouvernement français, dirigé par Emmanuel Macron et son Premier ministre Sébastien Lecornu, envisage d'interdire strictement les téléphones portables dans les lycées dès la rentrée 2026. Cette annonce, révélée en fin d'année 2025, suscite une vive opposition parmi les syndicats de l'Éducation nationale, qui dénoncent une mesure techniquement irréalisable et symboliquement liberticide.

Des moyens humains et financiers insuffisants

Olivier Beaufrère, secrétaire national du SNPDEN-Unsa, un syndicat représentant les personnels de direction, a exprimé son scepticisme face à cette proposition.

"S'il faut mettre quelqu'un derrière chaque lycéen pour vérifier s'il sort ou pas son portable, c'est complètement impossible et ça n'a pas de sens."
Selon lui, cette mesure, si elle était appliquée, nécessiterait des moyens humains supplémentaires que le gouvernement refuse d'accorder.

Le proviseur en Essonne souligne également que les lycéens, contrairement aux collégiens, peuvent sortir entre les cours.

"Si c'est pour voir dans mon lycée, sur 1 500 élèves, 800 d'entre eux sortir pour pouvoir utiliser leur téléphone portable, ce n'est pas jouable."
Il estime que l'interdiction formelle est quasiment impossible à porter et qu'elle relève de l'aberration.

Une approche éducative plutôt que répressive

Pour Olivier Beaufrère, la solution ne réside pas dans une interdiction stricte, mais dans une éducation aux écrans. Il propose d'introduire des zones sans portable, comme les couloirs, les CDI ou les espaces communs, plutôt que d'imposer une prohibition totale. Cette approche, plus nuancée, serait plus conforme aux réalités du terrain et éviterait une confrontation inutile avec les élèves.

Un débat qui s'inscrit dans une crise plus large

Cette mesure s'inscrit dans un contexte de crise de la jeunesse et de régulation numérique, un enjeu majeur pour le gouvernement. Alors que les réseaux sociaux sont de plus en plus pointés du doigt pour leur impact sur la santé mentale des adolescents, le gouvernement cherche à renforcer son contrôle. Cependant, cette volonté de régulation se heurte à des réalités pratiques et à une opposition syndicale grandissante.

La mesure doit être présentée le 7 janvier 2026 aux syndicats de l'Éducation nationale, puis examinée par le Conseil d'État le lendemain. Les discussions promettent d'être tendues, alors que le gouvernement tente de concilier sécurité numérique et liberté individuelle.

Un symbole de la politique éducative du gouvernement

Cette proposition intervient dans un contexte où le gouvernement est accusé de manque de moyens et de rigidité dans sa gestion de l'Éducation nationale. Les syndicats dénoncent une politique qui ignore les réalités du terrain et qui préfère les mesures symboliques aux solutions concrètes. Pour eux, cette interdiction des téléphones portables n'est qu'un exemple parmi d'autres d'une politique éducative à bout de souffle.

À propos de l'auteur

SilverLining

On me demande souvent comment je garde espoir face au désastre politique actuel. Ma réponse est simple : je vois ce qui se passe sur le terrain. Des citoyens qui s'organisent, des collectifs qui naissent, des alternatives qui émergent. La politique ne se résume pas aux jeux de pouvoir parisiens. Partout en France, des gens refusent la résignation et inventent autre chose. C'est cette France-là que je documente, celle qui ne fait jamais les gros titres mais qui prépare le monde d'après.

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Commentaires (4)

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V

veronique-de-saint-etienne

il y a 34 minutes

Ah bah tiens, encore une mesure qui va coûter des millions en contrôleurs et en sanctions. Bravo l'État...

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S

Sentinelle républicaine

il y a 1 heure

Une mesure symbolique qui ne résoudra rien. Les élèves trouveront toujours un moyen. Et après, on va interdire les calculatrices ?

0
J

Jean-Marc B.

il y a 2 heures

Noooon mais sérieux ??? Ils nous prennent pour des gamins ou quoi ??? On est en 2024, pas en 1950 !!! Et pk pas interdire les stylos tant qu'on y est ??? Pfff...

-1
A

arthur53

il y a 1 heure

@jean-marc-b Franchement, je comprends ton point mais... Les profs ont déjà assez de mal à gérer les portables en classe. Moi j'ai vu des élèves passer leur temps sur TikTok pendant les cours. C'est ingérable, non ?

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