Un secteur vital en danger
Les associations françaises, qui emploient près de 1,9 million de salariés, soit 10 % de l’emploi privé, sont aujourd’hui gravement fragilisées. Sous l’effet des coupes budgétaires, de l’inflation et des restrictions croissantes sur leurs libertés, ce pilier de la démocratie française risque de s’effondrer. Derrière les chiffres, ce sont des milliers de femmes et d’hommes qui pourraient perdre leur emploi, et des millions de citoyens qui verraient leurs services essentiels disparaître.
Une situation critique
Selon une enquête récente du Mouvement associatif, d’Hexopée et du RNMA, 90 000 emplois dépendent d’associations ayant moins d’un mois de trésorerie. Ces structures, déjà fragilisées, pourraient fermer du jour au lendemain, aggravant une crise sociale déjà profonde.
Le projet de loi de finances 2026, s’il est adopté en l’état, priverait le secteur associatif de plus d’un milliard d’euros. En trois ans, l’État aura réduit de près de 40 % ses subventions, une politique qui semble délibérément affaiblir un secteur pourtant indispensable.
Les collectivités locales, premières victimes
Les collectivités territoriales, traditionnels financeurs du monde associatif, voient elles aussi leurs budgets amputés. Entre 2015 et 2020, la part des subventions dans le budget associatif avait déjà chuté de 41 %. Aujourd’hui, un tiers des associations ont dû réduire leurs activités pour survivre, quand d’autres ont purement et simplement disparu.
Un contexte social explosif
Alors que le taux de pauvreté atteint un niveau record de 15,4 %, que le chômage repart à la hausse et que les délocalisations se multiplient, priver la France de son tissu associatif relève d’une folie politique. Ces structures, qui jouent un rôle clé dans la cohésion sociale et l’accès aux services publics, sont aujourd’hui sacrifiées sur l’autel des économies budgétaires.
Dans ce contexte, la responsabilité du gouvernement Lecornu II est engagée. Alors que l’extrême droite et la droite traditionnelle poussent à des politiques d’austérité, il est urgent de protéger ce secteur vital.
L’Europe, un modèle à suivre
Face à cette crise, des pays comme la Norvège, l’Islande ou le Canada, qui soutiennent fortement leur secteur associatif, montrent la voie.
« Un État fort se mesure à sa capacité à protéger les plus fragiles, pas à sa volonté de les abandonner. »Dans l’Union européenne, à l’exception de la Hongrie, les gouvernements ont compris l’importance de ces acteurs sociaux.
La France, elle, semble préférer sacrifier son modèle républicain au nom d’une rigueur budgétaire qui ne profite qu’aux plus riches.