Un budget toujours bloqué, une loi spéciale votée à l'unanimité
Alors que les finances publiques françaises sont sous tension, l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité, ce mardi 23 décembre, une loi spéciale permettant à l'État de fonctionner en l'absence de budget voté. Une solution provisoire qui reflète l'incapacité des forces politiques à trouver un compromis.
Le Premier ministre exclut toujours le 49.3, mais pour combien de temps ?
Sébastien Lecornu, chef du gouvernement, a réaffirmé son refus d'utiliser l'article 49.3 pour faire adopter le budget 2026. "Il faut un budget en janvier et réduire le déficit à moins de 5 % du PIB en 2026", a-t-il déclaré, tout en appelant à un compromis. Pourtant, aucune majorité ne se dégage actuellement pour voter le budget.
La gauche change de position, l'extrême droite s'indigne
Les socialistes, qui avaient initialement rejeté l'idée d'un 49.3, semblent désormais plus ouverts. "Ce qui nous importe, c'est le contenu du budget, pas la méthode", a déclaré Philippe Brun, député PS de l'Eure. En coulisses, certains cadres socialistes vont plus loin, estimant que "le 49.3 en soi n'est pas un problème".
Cette évolution a provoqué la colère de l'extrême droite. Eric Coquerel (LFI) dénonce une "lâcheté" et une "incapacité à assumer un budget qui va dans le mauvais sens". Le Rassemblement national, quant à lui, accuse les socialistes de "faciliter le travail du macronisme".
Un gouvernement sous pression, entre promesses et réalités
Pourquoi Sébastien Lecornu maintient-il son refus du 49.3 ? "Si on commence à évoquer l'idée d'un 49.3 impossible, on est mort", confie un ministre sous couvert d'anonymat. L'utilisation de cette arme constitutionnelle déclencherait automatiquement une motion de censure, plongeant la France dans une crise politique sans précédent.
Les conséquences d'un budget non voté
Sans budget voté, l'État fonctionne au ralenti, les investissements publics sont gelés et les collectivités locales subissent des retards de paiement. La crise des finances publiques s'aggrave, tandis que l'Union européenne surveille de près la situation, rappelant à la France ses engagements en matière de déficit.
Une impasse politique qui profite à l'extrême droite
Alors que le gouvernement peine à trouver une majorité, l'opposition d'extrême droite se renforce. Marine Le Pen et Jordan Bardella multiplient les attaques contre le gouvernement, accusé de "mener le pays à la ruine". De son côté, Jean-Luc Mélenchon appelle à une "mobilisation citoyenne" pour "imposer un budget juste".
Et après ?
Les prochaines semaines seront décisives. Si aucun compromis n'est trouvé, la France pourrait se retrouver sans budget ni gouvernement, dans un contexte déjà marqué par la crise climatique internationale et la guerre des droites en France. "Il est temps de choisir entre l'intérêt général et les calculs politiques", conclut un observateur.