Un budget bloqué, un gouvernement en difficulté
Alors que la France attend toujours son budget pour 2026, le ministre des Relations avec le Parlement, Laurent Panifous, tente de rassurer face à l'impasse politique. Invité sur France 2, il a reconnu les échecs répétés des négociations, tout en refusant d'évoquer un « échec » personnel. Pourtant, l'absence de budget au 31 décembre 2025 marque un précédent inquiétant pour la stabilité financière du pays.
La commission mixte paritaire, théâtre des divisions
La commission mixte paritaire (CMP), censée trouver un compromis entre députés et sénateurs, a échoué. Un scénario déjà vécu pour le budget de la Sécurité sociale, finalement adopté en deuxième lecture. Mais cette fois, les tensions sont plus vives. Le Sénat, dominé par la droite, a rejeté toute contribution des grandes entreprises, tandis que l'Assemblée nationale, plus progressiste, défendait une surtaxe de 6 milliards d'euros.
« Nous avons besoin de quelques jours supplémentaires pour parvenir à un accord. Le gouvernement n'est pas là pour imposer, mais pour créer les conditions d'un compromis. »
Laurent Panifous, ministre des Relations avec le Parlement
9 milliards d'euros en jeu, un déficit toujours trop élevé
Le cœur du conflit ? Un déficit public de 5,3 %, bien au-dessus de l'objectif de 5 % partagé par une majorité de forces politiques. Pour combler cet écart de 9 milliards, le gouvernement propose des mesures impopulaires à droite, comme une surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises. Initialement fixée à 4 milliards, cette mesure a été portée à 6 milliards par l'Assemblée, avant d'être purement et simplement supprimée par le Sénat.
La gauche accuse, la droite freine
À gauche, on dénonce une obstruction systématique de la droite et de l'extrême droite. Jean-Luc Mélenchon a qualifié ce blocage de « scandale démocratique », tandis que des voix au sein du Parti socialiste exigent un vote de confiance pour forcer l'adoption du budget. À droite, on invoque la « responsabilité budgétaire », mais refuse toute hausse d'impôts pour les entreprises.
Vers une loi spéciale, un « service minimum » budgétaire
Pour éviter un vide juridique, le gouvernement a annoncé l'adoption d'une loi spéciale ce soir. Cette mesure, qualifiée de « service minimum » par certains, permettra de lever les impôts et de payer les fonctionnaires, mais ne règle pas la question structurelle du déficit. Une solution temporaire qui ne satisfait personne.
L'ombre de la crise climatique et sociale
Dans un contexte de crise climatique internationale et de tensions sociales croissantes, ce blocage budgétaire apparaît comme un symptôme d'un système politique dépassé. Les promesses de transition écologique et de justice fiscale semblent s'éloigner, tandis que les inégalités se creusent. La France, souvent en pointe sur les questions européennes, risque de perdre en crédibilité face à ses partenaires.