Un budget bloqué, une France en suspens
Alors que le 31 décembre approche, la France se retrouve dans une situation inédite : sans budget voté pour 2026. Une loi spéciale, adoptée en urgence à l'Assemblée nationale puis au Sénat, permet de maintenir les services publics, mais cette solution transitoire ne satisfait personne. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a alerté sur les conséquences économiques et politiques de cette impasse.
Un compromis impossible ?
La ministre a souligné que le gouvernement ne peut pas se contenter du minimum. « Nous devons aux Français le meilleur, pas seulement le service minimum », a-t-elle déclaré. Pourtant, malgré les efforts, la droite et l'extrême droite refusent tout compromis, bloquant ainsi les investissements essentiels pour l'agriculture, la défense et l'éducation.
« On ne va pas tourner en rond alors qu'on sait ce sur quoi il y a des majorités. Il faut qu'en janvier, cette affaire soit soldée. »
Les secteurs en première ligne
Sans budget voté, les militaires et les agriculteurs sont les premières victimes. Les commandes de frégates et d'avions sont gelées, tandis que les viticulteurs et céréaliers attendent des aides qui ne viendront pas. « Gérer seulement les urgences, ce n'est pas satisfaisant », a regretté la ministre.
Un gouvernement sous pression
Face à cette crise, le Premier ministre Sébastien Lecornu et le président Emmanuel Macron ont appelé à un sursaut politique. Pourtant, l'opposition refuse toute négociation, préférant attendre 2027, année électorale. « Certains veulent enjamber 2026 pour se concentrer sur la présidentielle », a dénoncé Amélie de Montchalin.
La solution du 49.3 envisagée ?
Alors que les discussions sont au point mort, certains au sein du gouvernement envisagent d'utiliser le 49.3 pour faire passer le budget. Une option risquée, qui pourrait exacerber les tensions politiques. « Aucun article de la Constitution ne nous dit comment faire un compromis », a rappelé la ministre, insistant sur la nécessité d'un accord.
Un appel à la responsabilité
Dans un contexte de crise des finances publiques, la ministre a lancé un appel solennel : « Nous devons agir maintenant, pour nos enfants, pour l'avenir ». « Les Français attendent de nous que nous soyons des responsables politiques, pas des postures », a-t-elle conclu.