Le Rassemblement national vote la loi spéciale, mais s'oppose farouchement au budget 2026
Le député du Nord, Sébastien Chenu, a confirmé ce mardi 23 décembre 2025 que le groupe du Rassemblement national (RN) voterait en faveur de la loi spéciale présentée à l'Assemblée nationale. Ce texte, adopté lundi en Conseil des ministres, vise à assurer le financement provisoire de l'État et des administrations en l'absence de budget voté.
Un vote stratégique pour éviter le blocage
« Nous souhaitons que l'appareil d'État puisse continuer à fonctionner, nous n'avons jamais été pour un blocage », a déclaré Sébastien Chenu sur les ondes. Cette position pragmatique contraste avec l'opposition ferme du RN au projet de loi de finances 2026, qualifié d'« irresponsable » par le député. « Ce budget entraînerait beaucoup d'impôts supplémentaires », a-t-il martelé, tout en reconnaissant avoir voté certaines mesures comme la taxe sur les holdings ou les multinationales, au nom d'une « certaine forme de justice fiscale ».
Un gouvernement sous pression, un budget en péril
Le gouvernement, dirigé par le Premier ministre Sébastien Lecornu, espère obtenir un compromis d'ici fin janvier. Mais le RN refuse toute concession. « Nous ne sommes pas là pour trouver des compromis sur le dos des Français », a lancé Sébastien Chenu, critiquant un budget qui « ne résout rien et fait les poches des contribuables ».
La possibilité d'utiliser le 49.3 pour faire passer le budget a été évoquée, mais le gouvernement l'écarte pour l'instant. « C'est leur problème », a rétorqué Chenu, accusant l'exécutif de « saboter » le budget en le présentant avec trois semaines de retard, réduisant ainsi le temps des débats.
Une opposition radicale dans un contexte de crise financière
Cette crise budgétaire s'inscrit dans un contexte plus large de crise des finances publiques, aggravée par les retards législatifs et les tensions politiques. Le RN, tout en se positionnant comme un parti de gouvernement, maintient une ligne dure contre les mesures fiscales jugées injustes, tout en évitant de paralyser l'État. Une stratégie qui pourrait influencer les futures élections de 2027.
Alors que le gouvernement tente de rassembler une majorité fragile, le RN joue un rôle clé, oscillant entre coopération technique et opposition idéologique. Une posture qui pourrait bien refléter les divisions profondes de la droite française.