Un ministre sous pression face aux suppressions de postes
À deux mois et demi de sa prise de fonction, Edouard Geffray, septième ministre de l'Éducation nationale depuis la réélection d'Emmanuel Macron, doit justifier une politique éducative en pleine tourmente. Alors que le gouvernement Lecornu II prévoit la suppression de 4 000 postes, la gauche dénonce une démantèlement progressif d'un service public déjà fragilisé.
Un budget contesté malgré une augmentation globale
Le ministre assure que le budget de l'Éducation nationale est globalement positif, avec une hausse de 200 millions d'euros. Une argumentation qui peine à convaincre, alors que la baisse démographique justifie, selon lui, les suppressions de postes. En quinze ans, nous aurons perdu 25 % des élèves dans le primaire
, explique-t-il, défendant une approche progressive pour éviter des suppressions plus massives.
Le risque d'un concours enseignant annulé
Un enjeu majeur plane sur les 90 000 candidats aux concours de l'enseignement : l'adoption du budget 2026. Un retard législatif pourrait annuler le concours en licence, une mesure pourtant censée attirer de nouveaux professeurs. Je ne suis pas en mesure d'organiser ce concours si le budget n'est pas voté
, admet Geffray, soulignant l'ironie d'une situation où le métier attire à nouveau, mais où l'État pourrait trahir sa promesse.
Un plan ciblé contre les inégalités scolaires
Face aux 15 % de collèges où plus de 40 % des élèves obtiennent moins de 8/20 en français et en maths, le ministre lance un plan sur-mesure. Je ne peux pas accepter qu'un élève ait, selon son collège, une chance sur deux d'obtenir le brevet
, déclare-t-il, promettant un accompagnement pédagogique et social renforcé. Une initiative saluée à gauche, mais jugée trop timide par les syndicats.
Des moyens redéployés, mais pas supplémentaires
Les financements viendront de redéploiements, une logique qui interroge alors que les besoins sociaux explosent. Dans certains collèges, des élèves ne peuvent pas déjeuner
, reconnaît Geffray, annonçant des fonds sociaux. Reste à savoir si ces mesures suffiront à combler les lacunes d'un système éducatif en crise.