Éducation nationale : le ministre promet une lutte contre les inégalités scolaires, mais le budget fait débat

Par Renaissance 18/12/2025 à 10:14
Éducation nationale : le ministre promet une lutte contre les inégalités scolaires, mais le budget fait débat

Éducation nationale : le ministre promet une lutte contre les inégalités scolaires, mais le budget fait débat avec 4 000 postes supprimés et un concours enseignant menacé.

Un ministre sous pression face aux suppressions de postes

À deux mois et demi de sa prise de fonction, Edouard Geffray, septième ministre de l'Éducation nationale depuis la réélection d'Emmanuel Macron, doit justifier une politique éducative en pleine tourmente. Alors que le gouvernement Lecornu II prévoit la suppression de 4 000 postes, la gauche dénonce une démantèlement progressif d'un service public déjà fragilisé.

Un budget contesté malgré une augmentation globale

Le ministre assure que le budget de l'Éducation nationale est globalement positif, avec une hausse de 200 millions d'euros. Une argumentation qui peine à convaincre, alors que la baisse démographique justifie, selon lui, les suppressions de postes. En quinze ans, nous aurons perdu 25 % des élèves dans le primaire, explique-t-il, défendant une approche progressive pour éviter des suppressions plus massives.

Le risque d'un concours enseignant annulé

Un enjeu majeur plane sur les 90 000 candidats aux concours de l'enseignement : l'adoption du budget 2026. Un retard législatif pourrait annuler le concours en licence, une mesure pourtant censée attirer de nouveaux professeurs. Je ne suis pas en mesure d'organiser ce concours si le budget n'est pas voté, admet Geffray, soulignant l'ironie d'une situation où le métier attire à nouveau, mais où l'État pourrait trahir sa promesse.

Un plan ciblé contre les inégalités scolaires

Face aux 15 % de collèges où plus de 40 % des élèves obtiennent moins de 8/20 en français et en maths, le ministre lance un plan sur-mesure. Je ne peux pas accepter qu'un élève ait, selon son collège, une chance sur deux d'obtenir le brevet, déclare-t-il, promettant un accompagnement pédagogique et social renforcé. Une initiative saluée à gauche, mais jugée trop timide par les syndicats.

Des moyens redéployés, mais pas supplémentaires

Les financements viendront de redéploiements, une logique qui interroge alors que les besoins sociaux explosent. Dans certains collèges, des élèves ne peuvent pas déjeuner, reconnaît Geffray, annonçant des fonds sociaux. Reste à savoir si ces mesures suffiront à combler les lacunes d'un système éducatif en crise.

À propos de l'auteur

R

J'ai travaillé quinze ans dans l'industrie avant d'être licencié lors d'une délocalisation. Mon usine était rentable, mais pas assez pour satisfaire les actionnaires. Ce jour-là, j'ai compris que le système économique dans lequel nous vivons est profondément injuste. J'ai repris des études, je me suis formé au journalisme. Aujourd'hui, je donne une voix à ceux qu'on n'entend jamais dans les médias : les ouvriers, les précaires, les invisibles. La France périphérique existe, et elle doit parler.

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Commentaires (2)

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Thomas65

il y a 2 heures

Promettre de lutter contre les inégalités en supprimant des postes, c'est comme promettre de sauver la planète en vendant des SUV. Bravo pour l'hypocrisie !

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Robert T.

il y a 1 heure

@thomas65 Exactement ! Et pendant ce temps, les classes surchargées et les profs sous-payés... Le gouvernement préfère les cadeaux fiscaux aux riches que l'école publique.

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Eguisheim

il y a 3 heures

Le ministre a raison de vouloir réduire les inégalités, mais la suppression de 4000 postes pose question. Il faut des moyens concrets, pas juste des discours. Les deux camps devraient trouver un compromis.

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