Un vote serré sous tension
Mardi 9 décembre, l'Assemblée nationale a adopté à 13 voix près le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), dans un climat de suspense et d'incertitude. Une victoire fragile pour le gouvernement Lecornu, qui marque pourtant une étape cruciale dans la gestion des finances publiques.
Un compromis sous haute surveillance
Le président du groupe socialiste, Boris Vallaud, a salué un « compromis républicain », bien que controversé. « Un bon compromis, c'est quand à la fin, personne n'est vraiment content. Mission accomplie », a ironisé le député Ensemble pour la République Pierre Cazeneuve.
L'adoption du texte, en deuxième lecture, s'est jouée à un fil, avec 247 voix pour et 234 contre. Sébastien Lecornu a salué une « majorité de responsabilité », tandis que la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, trahissait son anxiété par des gestes nerveux avant le vote.
Les Ecologistes, arbitres d'un vote historique
La journée a été marquée par des négociations tendues, notamment avec le groupe des Ecologistes, dont l'abstention conditionnelle a pesé lourd. « Jusqu'au dernier moment, on va être sur le fil », confiait une source gouvernementale.
Un incident diplomatique a même éclaté lorsque Cyrielle Chatelain, présidente du groupe, a dénoncé des pressions inacceptables de la part d'un conseiller du gouvernement. Sébastien Lecornu a démenti, promettant une enquête.
La droite divisée, la gauche en embuscade
Les groupes Horizons et Les Républicains ont opté pour l'abstention, malgré des divisions internes. « On ne doit pas être un facteur de blocage », a plaidé Laurent Wauquiez, président du groupe LR.
À l'inverse, le Rassemblement National et La France Insoumise ont voté contre, totalisant 194 voix hostiles. Marine Le Pen a réitéré son appel à une dissolution, tandis que LFI dénonçait un « budget de la compromission ».
Un succès éphémère avant le PLF
Si cette adoption est un soupir de soulagement pour l'exécutif, le chemin reste semé d'embûches. Le projet de loi de finances (PLF) 2026 s'annonce bien plus périlleux, avec des rumeurs persistantes sur l'utilisation du 49.3.
« Ce n'est jamais qu'une première étape », tempère l'entourage de Lecornu. Mais dans les couloirs de l'Assemblée, l'inquiétude persiste : la majorité fragile du gouvernement pourrait bien voler en éclats.