Sénat vs Assemblée : la guerre des retraites relancée, le budget de la Sécu en péril

Par Aurélie Lefebvre 15/11/2025 à 16:31
Sénat vs Assemblée : la guerre des retraites relancée, le budget de la Sécu en péril

Le Sénat rétablit la réforme des retraites à 64 ans, défiant l’Assemblée. Gel des prestations sociales et CSG en jeu dans un budget de la Sécu explosif.

Le Sénat rétablit la réforme des retraites, défiant l’Assemblée nationale

Dans un contexte politique tendu, la commission des affaires sociales du Sénat a marqué un coup d’arrêt à la tentative de compromis sur la réforme des retraites. Samedi 15 novembre, les sénateurs de droite et du centre, majoritaires à la chambre haute, ont décidé de rétablir le relèvement de l’âge légal de départ à 64 ans, une mesure pourtant suspendue jusqu’en 2028 par l’Assemblée nationale sous la pression des socialistes.

Un désaccord profond sur la réforme Borne

La décision du Sénat, largement soutenue par Les Républicains (LR) et les centristes, a suscité des réactions vives de la gauche. « C’est de la poudre de perlimpinpin », a dénoncé la sénatrice LR Pascale Gruny, critiquant un financement reposant sur les retraités eux-mêmes. À l’inverse, la rapporteuse centriste Elisabeth Doineau a assumé cette position, rappelant que le Sénat avait toujours soutenu cette réforme.

La gauche dénonce un « raidissement » de la droite

Les sénateurs socialistes et écologistes ont vivement réagi.

« La majorité sénatoriale se met dans une posture de refus de tout accord et de tout compromis »,
a déploré Bernard Jomier (PS), évoquant un « raidissement très net » des forces conservatrices. Anne Souyris (EELV) a quant à elle dénoncé une « démarche de destruction » des travaux de l’Assemblée.

Un budget de la Sécu sous tension

Au-delà des retraites, les sénateurs ont adopté plusieurs mesures impopulaires, dont le gel des prestations sociales en 2026, habituellement indexées sur l’inflation. Une décision supprimée par les députés, mais rétablie par la commission sénatoriale, à l’exception des pensions inférieures à 1 400 euros.

Un déficit réduit, mais au prix de mesures sociales

Les sénateurs justifient ces choix par la nécessité de « nettoyer » le budget de la Sécu, visant un déficit ramené à 15,1 milliards d’euros, contre 17,5 milliards prévus initialement. Olivier Henno (centriste) a défendu cette approche, affirmant vouloir « tenir le cap des comptes publics ». Une position en contradiction avec l’Assemblée, où le déficit est estimé à plus de 24 milliards.

La CSG sur les revenus du capital aussi dans le viseur

Le Sénat a également supprimé la hausse de la CSG sur les revenus du capital, une mesure adoptée par les députés socialistes et qui devait rapporter 2,8 milliards d’euros en 2026. Une décision qui alimente les critiques sur un budget « favorable aux plus aisés ».

Un bras de fer parlementaire à venir

Les débats en séance publique, prévus à partir de mercredi, s’annoncent houleux. Les sénateurs repartiront du texte modifié par les députés, mais les amendements adoptés en commission devront être revotés. Dans ce contexte, la gauche craint un « retour en arrière » sur les avancées sociales, tandis que la droite assume une ligne dure sur les finances publiques.

Un enjeu politique avant 2027

Cette opposition frontale entre les deux chambres reflète les tensions politiques à quelques mois des échéances électorales. Alors que le gouvernement Lecornu tente de naviguer entre compromis et rigueur budgétaire, les partis se positionnent déjà pour les élections de 2027. La réforme des retraites, symbole des clivages, reste au cœur des débats.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

Votre réaction

Connectez-vous pour réagir à cet article

Publicité

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter.

Votre avis

Commentaires (6)

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter cet article.

A

Alexis_767

il y a 1 mois

La retraite à 64 ans, c'est l'arnaque totale. Nous, on galère pour trouver un CDI, et eux, ils veulent nous faire bosser plus longtemps... Franchement, c'est n'importe quoi.

0
Z

Zénith

il y a 1 mois

La situation est complexe, mais il faut trouver un équilibre. Augmenter l'âge de la retraite n'est pas idéal, mais sans réforme, le système ne tiendra pas. Il faut des compromis...

4
N

Nolwenn de Nivernais

il y a 1 mois

@zenith Compromis ? Ils ont déjà tout décidé sans nous ! Les élites s'en foutent de notre avis, c'est toujours la même soupe !

0
C

Corte

il y a 1 mois

Le Sénat et l'Assemblée qui se battent comme des gamins... Et nous, on paie l'addition. La Sécu en péril, la CSG qui explose... Bravo les gars, continuez comme ça !

2
P

Patrick du 67

il y a 1 mois

Encore une fois, les politiques nous prennent pour des pigeons ! 64 ans de retraite, c'est la goutte d'eau... Et après, ils nous parlent de solidarité ! Les privilèges des uns, la misère des autres...

0
H

Hortense du 38

il y a 1 mois

@patrick-du-67 T'as raison, mais bon, à part râler, on fait quoi ? Les élections, c'est pipé, les partis, c'est tous les mêmes... On est mal barrés.

0
Publicité