Un compromis sous tension
Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a exhorté lundi 8 décembre ses députés à soutenir le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qualifié de "texte de compromis" par ses soins. Ce vote, crucial, doit avoir lieu mardi en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale.
"Il y a eu là toute une série d’avancées", a-t-il déclaré sur BFM-TV/RMC, soulignant l’engagement du Premier ministre Sébastien Lecornu sur la suspension de la réforme des retraites. "Je souhaite que nous puissions à notre tour être fiables et faire en sorte que ce budget soit adopté", a-t-il ajouté, pointant du doigt les "ingénieurs du chaos à droite" qui menacent l’adoption du texte.
Un budget sous haute surveillance
La partie "recettes" du PLFSS a été adoptée vendredi grâce à plusieurs compromis, notamment sur la CSG et l’abandon de l’augmentation des franchises médicales. Cependant, l’absence massive de députés du Rassemblement national (RN) a également joué un rôle clé dans ce vote. La suite du processus, notamment l’adoption des dépenses et le vote final, s’annonce bien plus incertaine, en raison des divisions au sein de la fragile coalition gouvernementale.
La droite radicale en ordre de bataille
Dimanche, Bruno Retailleau, président des Républicains, a fustigé le budget de la Sécurité sociale, le qualifiant de "hold-up fiscal", "social" et "démocratique". "Ce texte n’est pas votable", a-t-il martelé, appelant ses troupes à l’abstention ou au vote contre. Une position partagée par l’ex-Premier ministre Édouard Philippe, qui a annoncé qu’Horizons ne soutiendrait pas le budget en l’état.
"Jamais le pays n’a été autant à droite et jamais un gouvernement, une politique n’a été autant à gauche", a-t-il déclaré, illustrant la fracture politique actuelle. Ces positions pourraient bien faire capoter l’adoption du PLFSS, malgré les concessions accordées au PS.
Un rejet du budget synonyme de crise
Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a mis en garde contre les conséquences d’un rejet du PLFSS, évoquant une "crise politique, économique et sociale". Sans adoption, le déficit de la Sécurité sociale pourrait atteindre 30 milliards d’euros en 2026, contre 23 milliards en 2025.
Dans ce contexte, la gauche se retrouve en première ligne pour défendre un texte qui, malgré ses imperfections, représente un pas en avant pour les droits sociaux. La droite radicale, quant à elle, semble prête à tout pour bloquer une politique qu’elle juge trop progressiste.