Un vote historique sous haute tension
Mardi 9 décembre, les députés français se prononceront sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026, dans un contexte politique explosif. Le gouvernement de Sébastien Lecornu mise sur un vote serré, mais les divisions au sein de la majorité pourraient bien sceller son échec.
Un compromis fragilisé par les abstentions
Alors que le Premier ministre a multiplié les concessions pour rallier les socialistes, notamment en suspendant la réforme des retraites, deux partis clés de la majorité refusent de suivre. Horizons, le parti d'Édouard Philippe, a annoncé son intention de s'abstenir, tandis que Les Républicains restent divisés. Ce texte ne nous satisfait pas et nous ne pouvons pas le voter
, a déclaré Philippe sur LCI, illustrant la fracture au sein de la coalition.
Les socialistes, un allié incertain
Si Olivier Faure a salué les avancées obtenues par son parti, notamment sur l'Ondam, l'unanimité n'est pas garantie. Le vote des députés est très individuel
, soupire un conseiller gouvernemental, évoquant des voix discordantes potentielles. Sans le soutien total des 69 députés socialistes, le texte pourrait bien être rejeté.
L'écologie, une carte à jouer
Face à cette impasse, le gouvernement tente un dernier coup de poker en cédant sur l'objectif national des dépenses d'assurance-maladie (Ondam), porté à 3%. Une concession qui pourrait séduire les écologistes, mais sans garantie de leur ralliement. Si c'est adopté, ça sera un des éléments importants dans notre décision
, a prévenu Cyrielle Chatelain.
Les conséquences d'un rejet
En cas d'échec, le scénario catastrophe se profile : un déficit de 30 milliards d'euros pour la Sécu en 2026, et une crise politique majeure. On acterait que l'on ne trouvera pas de compromis
, admet une source gouvernementale. Le Premier ministre pourrait alors se résoudre à utiliser le 49.3, une option risquée à quelques mois des élections européennes.
L'opposition en embuscade
Du côté de la gauche radicale et du Rassemblement National, l'opposition est unanime. En cas de rejet, Lecornu doit démissionner
, a martelé Jean-Philippe Tanguy (RN). Une hypothèse que le gouvernement rejette, mais qui alimente les spéculations sur un possible remaniement.
Un budget, un symbole
Au-delà des chiffres, ce vote incarne le désarroi d'une majorité éclatée. Personne ne peut dire que ce budget est parfait
, reconnaît Gabriel Attal (EPR), résumant l'ambiance. Dans un contexte de crise des finances publiques, l'échec du PLFSS sonnerait comme un camouflet pour Emmanuel Macron, affaiblissant un peu plus son exécutif.