Un vote serré qui marque les esprits
L'Assemblée nationale a adopté mardi 9 décembre le budget de la Sécurité sociale, mais seulement à 13 voix près. Un résultat qui reflète les profondes divisions politiques actuelles et la fragilité du gouvernement Lecornu face à une opposition déterminée.
Une journée sous tension
Dès l'ouverture des débats, l'ambiance était électrique. Les députés du Rassemblement National et de La France Insoumise ont mené une offensive virulente contre le texte, accusant le gouvernement d'aggraver les inégalités sociales.
"Vous qui êtes prêts à accentuer le déficit pour obtenir le vote des socialistes", a lancé Eric Ciotti, président du groupe UDR.
Hadrien Clouet, député LFI-NFP, a quant à lui dénoncé une "complicité avec les assurances privées", soulignant que ce budget allait alourdir les cotisations des ménages modestes.
Les écologistes et les Républicains en position d'arbitres
Le vote des écologistes, initialement incertain, a été décisif. Cyrielle Chatelain, présidente du groupe, a exprimé son mécontentement face aux lacunes du texte, notamment sur la santé publique.
"Si j'écoutais mon cœur, je voterais contre ce texte. Je ne supporte pas ce que vous avez fait de l'hôpital depuis tant d'années."
Finalement, les écologistes se sont abstenus, rassurés par une rallonge budgétaire pour les hôpitaux. Les Républicains, eux, ont majoritairement suivi la ligne de Laurent Wauquiez, préférant l'abstention pour ne pas bloquer le texte.
Un gouvernement sous pression
Pour Sébastien Lecornu, cette victoire à l'arrachée est un soulagement, mais elle révèle aussi les fragilités d'un gouvernement en difficulté. Avec les prochaines élections en ligne de mire, chaque vote devient un enjeu majeur, et les alliances politiques se font de plus en plus précaires.
La prochaine étape, l'adoption du budget de l'État avant Noël, s'annonce tout aussi tendue.
Un contexte politique explosif
Ce vote intervient dans un climat de défiance croissante envers les institutions. Les critiques sur la gestion des finances publiques et les inégalités sociales s'amplifient, tandis que les partis d'opposition multiplient les attaques contre le pouvoir en place.
Les prochains mois risquent d'être marqués par des tensions accrues, alors que le gouvernement tente de maintenir sa majorité fragile face à une opposition de plus en plus agressive.