Un vote serré pour un budget sous tension
Les députés ont adopté de justesse, mardi, le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, avec 247 voix pour et 234 contre. Une victoire à la Pyrrhus pour le gouvernement Lecornu II, qui peine à convaincre une majorité fragile.
Un budget sous le signe du compromis
Gabriel Attal, secrétaire général de Renaissance, a salué cette adoption, qualifiée d'"étape importante". Pourtant, les critiques fusent, y compris au sein de la majorité. L'ancien Premier ministre a regretté un texte "manquant d'ambition" en matière d'économies et de valorisation des travailleurs.
"On a fait le choix du compromis et on a fait le choix d'accepter certaines mesures avec lesquelles on n'est pas forcément d'accord."
Cette déclaration révèle les tensions internes d'une coalition gouvernementale divisée. Le budget, présenté comme un symbole de "sérieux" par Attal, apparaît surtout comme un "moindre mal" face à l'urgence financière.
Des priorités contestées
Attal a souligné l'importance d'avancer sur d'autres dossiers, évoquant des "urgences" plus pressantes que le budget. Une posture qui interroge, alors que la France fait face à des défis majeurs : crise des finances publiques, dégradation des services publics, et montée des inégalités.
Le texte adopté, fruit de négociations laborieuses, reflète les "circonstances exceptionnelles" évoquées par Attal. Mais pour l'opposition, il incarne surtout les limites d'un pouvoir affaibli.
Un contexte politique explosif
Cette adoption survient dans un climat de crise des vocations politiques, où le gouvernement peine à rassembler. Les critiques de la gauche, dénonçant un budget "anti-social", contrastent avec les attaques de la droite, accusant le pouvoir de "dérive budgétaire".
Dans ce contexte, la déclaration d'Attal sur la nécessité d'un "pays crédible" sonne comme un aveu d'impuissance. Le budget 2026, s'il est adopté, pourrait marquer un tournant dans la gestion des finances publiques sous Macron.