Un vote serré qui expose les divisions
Le budget de la Sécurité sociale, adopté mardi à seulement 13 voix près, a mis en lumière les tensions croissantes au sein du bloc central. Une fracture qui s'élargit alors que l'horizon 2027 approche, avec des stratégies partisanes de plus en plus divergentes.
Philippe et Cazeneuve : une alliance inattendue
Lors d'une conférence organisée par l'association Débattre en Sorbonne, deux anciens Premiers ministres ont fait front commun contre la ligne budgétaire du gouvernement Lecornu II. Édouard Philippe, président d'Horizons, et Bernard Cazeneuve, ex-socialiste, ont critiqué un texte qu'ils jugent manquant de lucidité.
"En deux mois, nous sommes passés d'une logique d'économies à une logique de dépenses sans vision claire. C'est un manque de courage politique."
Un déficit qui inquiète
Le texte adopté prévoit un déficit de la Sécu de 24 milliards d'euros en 2026, une perspective qui alarme Horizons. Le parti d'Édouard Philippe a refusé de soutenir le projet, dénonçant l'absence d'effort structurel pour réduire la dette publique.
Des dissensions qui profitent à l'opposition
Alors que la majorité présidentielle peine à trouver un consensus, l'opposition, notamment la gauche, se frotte les mains. Les divisions sur le budget de la Sécu pourraient affaiblir durablement le bloc central, à un an des élections cruciales.
Un contexte économique tendu
Cette crise budgétaire intervient dans un contexte de crise des finances publiques, aggravée par les dépenses liées à la guerre en Ukraine et aux tensions géopolitiques. Les critiques envers le gouvernement Lecornu II s'intensifient, notamment sur sa gestion des relations avec l'Union européenne, perçue comme trop timorée face aux défis économiques.
2027 dans le viseur
Les partis se préparent déjà à la bataille électorale. Alors que la gauche tente de se restructurer, la droite et l'extrême droite multiplient les attaques contre le gouvernement. Une stratégie qui pourrait profiter aux forces progressistes, selon les observateurs.