Un déficit qui s'aggrave malgré les promesses
Le ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, a exprimé sa profonde inquiétude face à l'évolution du budget de la Sécurité sociale. Dans un entretien au Parisien, il a mis en garde contre un déficit qui pourrait atteindre 24 milliards d'euros en 2026, contre les 17 milliards initialement prévus par le gouvernement.
Des amendements de l'Assemblée qui creusent les comptes
Les débats à l'Assemblée nationale ont été marqués par des amendements qui, selon le ministre, remettent en cause les efforts de rigueur budgétaire. Le gouvernement avait pourtant affiché l'objectif de réduire le déficit de la Sécurité sociale, mais les modifications apportées par les députés pourraient aggraver la situation.
"Quand la copie finale arrivera à l'Assemblée en décembre, tout le monde devra faire un pas vers l'autre."
Jean-Pierre Farandou a appelé à la responsabilité de tous les parlementaires, soulignant que les économies nécessaires peinent à être votées. Une position partagée par Thibault Bazin (LR), rapporteur général de la commission des Affaires sociales, qui a confirmé un déficit potentiel de 24,3 milliards d'euros.
Un enjeu politique majeur pour le gouvernement
Alors que le projet de budget doit être examiné par le Sénat, le gouvernement se retrouve sous pression. Les critiques de l'opposition, notamment de la droite et de l'extrême droite, pourraient compliquer les négociations. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a déjà évoqué la nécessité d'un compromis, mais les divisions politiques risquent de paralyser les réformes.
Dans ce contexte, l'Union européenne observe avec attention la situation française, alors que la France peine à respecter les critères de déficit public. Une situation qui pourrait renforcer les critiques des partenaires européens, notamment de l'Allemagne et des pays du Nord.
Un budget sous tension
Les débats autour du budget de la Sécurité sociale s'inscrivent dans un contexte plus large de crise des finances publiques. Avec des dépenses sociales en hausse et des recettes en baisse, le gouvernement doit naviguer entre rigueur et solidarité.
Les prochaines semaines seront décisives, alors que le Sénat pourrait apporter de nouvelles modifications. Jean-Pierre Farandou a insisté sur la nécessité d'un dialogue constructif, mais les tensions politiques pourraient compromettre les équilibres financiers.
