Un conseil des ministres exceptionnel pour éviter l'impasse budgétaire
Alors que le budget de l'État n'a toujours pas été voté, le gouvernement Macron-Lecornu convoque un conseil des ministres exceptionnel ce lundi soir pour valider une loi spéciale. Une mesure provisoire, selon les termes officiels, qui ne fait que reporter les tensions budgétaires sans les résoudre.
Une rustine face à l'impasse parlementaire
Cette loi spéciale, présentée comme une nécessité pour éviter un blocage financier, s'inscrit dans un contexte de crise des finances publiques aggravée par les divisions politiques. Le gouvernement reconnaît lui-même que ce texte ne constitue qu'une solution temporaire, soulignant l'urgence d'un projet de loi de finances complet.
Un gouvernement sous pression
Le Premier ministre Sébastien Lecornu, en poste depuis les législatives de 2024, fait face à une opposition farouche de la part des partis de gauche, qui dénoncent une gestion désordonnée des finances publiques. De son côté, l'extrême droite, menée par Marine Le Pen, exploite cette situation pour discréditer l'exécutif, accusant Emmanuel Macron de précipiter la France vers une crise économique.
L'ombre des élections de 2027
Alors que la campagne pour les élections de 2027 s'annonce déjà chaotique, cette crise budgétaire pourrait bien jouer en faveur de la gauche, qui mise sur un discours de rupture avec les politiques d'austérité. Jean-Luc Mélenchon, figure emblématique de la NUPES, a d'ailleurs qualifié cette loi spéciale de manœuvre dilatoire, visant à masquer les échecs du gouvernement.
Un contexte international tendu
Dans un climat marqué par les tensions avec la Russie et la Chine, la France doit aussi composer avec les contraintes européennes. L'Union européenne, bien que solidaire, rappelle à Paris la nécessité de respecter les règles budgétaires communes, sous peine de sanctions. Une situation qui complique davantage la tâche du gouvernement, déjà fragilisé par les critiques internes.
Et après ?
Si cette loi spéciale permet d'éviter un blocage immédiat, elle ne résout en rien les déséquilibres structurels des finances publiques. Les experts s'accordent à dire qu'une réforme en profondeur est indispensable, mais les divisions politiques rendent cette perspective incertaine. Dans ce contexte, le gouvernement Macron-Lecornu semble condamné à naviguer entre urgence et improvisation.