Un congé de naissance sous tension politique
Le Sénat a adopté lundi 24 novembre un nouveau congé de naissance, accordant aux parents jusqu’à deux mois supplémentaires à partir de 2027. Cette mesure, présentée comme un « réarmement démographique » par Emmanuel Macron, suscite des tensions entre majorité et opposition.
Un calendrier contesté
Initialement prévu pour juillet 2027, le texte a été retardé au 1er janvier 2027 par les sénateurs, contre l’avis des députés qui voulaient une entrée en vigueur dès janvier 2026. Cette divergence illustre les tensions persistantes autour des politiques familiales.
Flexibilité vs. égalité des tâches
Les sénateurs ont supprimé une clause imposant aux parents de ne pas prendre simultanément au moins un mois de congé. Une décision critiquée par la gauche, qui y voyait un outil pour rééquilibrer la charge mentale entre les sexes. « C’est une mesure qui renforce l’inégalité structurelle », a déploré Laurence Rossignol (PS).
Financement et inégalités
Le gouvernement prévoit de financer cette mesure en repoussant l’âge de majoration des allocations familiales de 14 à 18 ans. Mais les sénateurs, soutenus par la gauche, ont rejeté cette mesure, la jugeant injuste pour les familles modestes.
Un congé indemnisé, mais insuffisant ?
L’indemnisation, fixée à 70 % du salaire net le premier mois et 60 % le second, a été saluée comme un progrès. Cependant, des voix s’élèvent pour dénoncer un système qui « pénalise toujours les pères », en raison des écarts de salaire persistants entre hommes et femmes.
Un débat qui dépasse le cadre familial
Cette réforme s’inscrit dans un contexte de crise démographique, mais aussi de tensions budgétaires. Le gouvernement Lecornu II, fragilisé par les critiques sur les finances publiques, tente de concilier attractivité sociale et rigueur économique. Une équation délicate, alors que la gauche accuse la majorité de « sacrifier les familles sur l’autel de l’austérité ».