COP30 : La France dénonce l'immobilisme des négociations climatiques, Lula en première ligne

COP30 : La France dénonce l'immobilisme des négociations climatiques

Le président brésilien Lula est arrivé mercredi à Belém pour tenter de relancer les négociations climatiques de la COP30, à deux jours de la fin de la conférence. Une mission délicate, alors que les blocages persistent entre les pays développés et les nations vulnérables.

Un bilan mitigé pour la France

La ministre de la Transition écologique, Monique Barbut, a jugé que les négociations étaient "encore loin du compte". "Non, il n'y aura pas de décision de la COP aujourd'hui. Je ne vois pas comment cela pourrait arriver. En revanche, qu'il y ait un peu de mouvement, oui. Mais on est encore loin du compte", a-t-elle déclaré à la sortie d'une réunion de coordination avec ses homologues européens.

"Pour nous, c'est un paquet global. Il faut des engagements concrets sur le financement climatique et la sortie des énergies fossiles."

La France, engagée dans une politique climatique ambitieuse, critique ouvertement le manque de volonté des pays riches, notamment les États-Unis, pour honorer leurs promesses financières. Une position qui s'inscrit dans la continuité des prises de position de l'Union Européenne, souvent en pointe sur ces sujets.

Le Brésil en quête d'un succès historique

Le Brésil, qui préside cette COP30 pour la première fois en Amazonie, mise sur une diplomatie intensive pour débloquer les discussions. Les négociateurs travaillent jour et nuit, avec l'espoir d'un premier consensus dès mercredi en présence du président Lula. "Je suis plus optimiste aujourd'hui que je ne l'étais hier", a toutefois nuancé Monique Barbut, reconnaissant un léger progrès.

Une tentative de compromis a été publiée mardi, et une nouvelle version est attendue mercredi. Elle doit trancher entre des options extrêmes sur les engagements financiers des pays développés, les "mesures commerciales unilatérales" et la sortie des énergies fossiles.

L'Europe refuse d'augmenter son financement

S'agissant du financement des pays riches vers les pays vulnérables, les Européens ont répété leur refus catégorique d'aller plus loin. "Nous n'envisageons aucune augmentation du financement de l'adaptation", a déclaré Darragh O'Brien, ministre de l'Environnement irlandais. Une position critiquée par les ONG et les pays en développement, qui y voient un manque de solidarité face à l'urgence climatique.

La fin de la conférence climatique de l'ONU est prévue vendredi soir. Les espoirs d'un accord ambitieux s'amenuisent, alors que les divisions persistent entre les blocs géopolitiques.

Un enjeu crucial pour l'Amazonie

Cette COP30, organisée en Amazonie, symbolise l'urgence de protéger cette forêt, "poumon de la planète". Le Brésil, sous la présidence de Lula, tente de jouer un rôle médiatique, après des années de recul sous Bolsonaro. "Cette COP doit marquer un tournant", a insisté un diplomate brésilien sous couvert d'anonymat.

La France, de son côté, rappelle son engagement historique pour le climat, tout en critiquant les retards des autres nations. Un positionnement qui pourrait renforcer son leadership climatique en Europe, face à des voisins comme la Hongrie, souvent réticents sur ces questions.