Un pas en avant pour l'agriculture biologique
Dans la nuit du 13 au 14 novembre, l'Assemblée nationale a franchi une étape importante en approuvant une hausse significative du crédit d'impôt pour l'agriculture biologique. Porté de 4 500 à 6 000 euros, ce dispositif sera prolongé pour trois ans, marquant une victoire pour les défenseurs de l'écologie et de l'économie durable.
Cette mesure, intégrée à l'article 10 du projet de loi de finances (PLF) pour 2026, a été adoptée malgré l'opposition du gouvernement et du rapporteur général, Philippe Juvin (LR), qui avait émis un avis défavorable. Les députés socialistes et écologistes ont joué un rôle clé en déposant des amendements identiques, portés par des figures comme Annie Genevard, ministre de l'Agriculture, et soutenus par la Fédération nationale d'agriculture biologique (FNAB).
Une décision saluée par les acteurs du secteur
La FNAB, qui a collaboré étroitement avec les auteurs des amendements, s'est félicitée de cette avancée.
"L'engagement tenu par madame Annie Genevard est un signal fort pour les agriculteurs bio",a déclaré Loïc Madeline, coprésident de la FNAB. Cette hausse du crédit d'impôt, qui sécurise les modèles économiques des exploitations, est perçue comme une réponse aux défis posés par la transition écologique.
Le crédit d'impôt bio, qui bénéficie aux exploitations dont au moins 40 % des recettes proviennent de l'agriculture biologique, soutient directement plus de la moitié des fermes bio françaises, selon la FNAB. Son coût, estimé à 146 millions d'euros en 2024, devrait atteindre 206 millions en 2026, une augmentation justifiée par les besoins du secteur.
Une opposition persistante de la droite
Malgré cette victoire, la droite et le gouvernement ont maintenu leur opposition. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a rappelé que cette mesure alourdissait le budget, tandis que Philippe Juvin a critiqué son opportunité économique. Cette divergence reflète les tensions persistantes entre les partisans d'une transition écologique accélérée et ceux qui privilégient la rigueur budgétaire.
Par ailleurs, les députés ont approuvé des amendements prolongeant d'un an le crédit d'impôt pour les exploitations certifiées de haute valeur environnementale, une mesure soutenue par la FNSEA mais rejetée par le gouvernement. Ce dispositif, d'un coût de 13 millions d'euros, illustre les compromis nécessaires pour concilier écologie et économie.
Un enjeu politique et écologique
Cette décision s'inscrit dans un contexte plus large, où l'agriculture biologique est devenue un enjeu politique majeur. Alors que l'Union européenne pousse pour une agriculture plus durable, la France se positionne comme un acteur clé, malgré les résistances internes. Les prochaines étapes, notamment l'examen par le Sénat, seront déterminantes pour l'avenir du secteur.
La FNAB appelle désormais les sénateurs à soutenir ces mesures, espérant que cette dynamique se poursuivra. Pour les agriculteurs bio, cette hausse du crédit d'impôt représente une reconnaissance de leur engagement, mais aussi un soutien indispensable face aux défis économiques et climatiques.