Crise agricole : Macron pris en étau entre épidémie bovine et traité Mercosur

Par Aurélie Lefebvre 15/12/2025 à 08:25
Crise agricole : Macron pris en étau entre épidémie bovine et traité Mercosur

Le gouvernement français tente de gérer simultanément une épidémie bovine et les tensions autour du traité Mercosur, sous la pression des agriculteurs.

Un gouvernement sous pression face à la colère paysanne

Alors que la France s'apprête à célébrer les fêtes de fin d'année, l'exécutif est confronté à une double crise agricole qui menace de gâcher son bilan politique. D'un côté, l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) ravage les troupeaux bovins, contraignant les éleveurs à des abattages massifs. De l'autre, le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur relance les tensions avec le monde agricole.

La ministre de l'Agriculture en première ligne

Annie Genevard, ministre de l'Agriculture, a dû avancer ses cadeaux de Noël pour endosser deux rôles simultanés : celui de pompier et de vétérinaire. Ce lundi 15 décembre, elle se rend dans le Sud-Ouest pour lancer une campagne de vaccination d'urgence visant à immuniser un million de bêtes en quelques jours seulement. Une opération délicate qui s'inscrit dans une stratégie plus large pour contenir la crise sanitaire.

Un traité qui divise toujours

Alors que la Commission européenne s'apprête à signer définitivement l'accord avec le Mercosur le 20 décembre, le gouvernement français maintient son opposition. Emmanuel Macron exige des garanties supplémentaires pour protéger les filières agricoles françaises, notamment une clause de sauvegarde et des mesures miroirs sur les pesticides. "Le compte n'y est toujours pas", a rappelé le Premier ministre Sébastien Lecornu, soulignant l'impasse dans laquelle se trouve Paris.

Une mythologie paysanne qui pèse sur l'exécutif

La fébrilité du gouvernement face à ces deux crises illustre le poids symbolique du monde agricole dans l'imaginaire politique français. Malgré son poids économique limité, la profession parvient à imposer son agenda, forçant l'exécutif à des concessions répétées. Cette situation s'inscrit dans un contexte plus large de crise de la démocratie locale, où les revendications sectorielles prennent souvent le pas sur les enjeux nationaux.

Des solutions insuffisantes face à l'urgence

Si le report de la signature du traité Mercosur pourrait temporairement apaiser les tensions, il ne suffira probablement pas à calmer la colère des agriculteurs. Le gouvernement se retrouve ainsi pris en étau entre ses engagements européens et les attentes d'une profession en pleine crise identitaire. Une situation qui pourrait bien peser sur les ambitions politiques de l'exécutif pour 2027.

À propos de l'auteur

Aurélie Lefebvre

Lassée de ne pas avoirs d'informations fiables sur la politique française, j'ai décidé de créer avec Mathieu politique-france.info ! Je m'y consacre désormais à plein temps, pour vous narrer les grands faits politique du pays et d'ailleurs. Je lis aussi avec plaisir les articles de politique locale que VOUS écrivez :)

Votre réaction

Connectez-vous pour réagir à cet article

Publicité

Votre avis

Commentaires (9)

Connectez-vous ou inscrivez-vous pour commenter cet article.

A

Anne-Sophie Rodez

il y a 1 heure

La solution est dans le dialogue. Le gouvernement doit écouter les syndicats agricoles et trouver un compromis.

0
E

Elizondo

il y a 2 heures

La France doit défendre ses producteurs. Le Mercosur, c'est une menace pour notre identité agricole. Macron doit tenir bon !

0
A

Avocat du diable 2023

il y a 2 heures

@elizondo Mais sans accords commerciaux, on va vers l'isolement économique. Faut-il vraiment rejeter toute ouverture ?

0
G

GameChanger

il y a 3 heures

En Bretagne, on en a marre des promesses ! Les agriculteurs ont besoin de mesures concrètes, pas de discours.

0
P

Patrick du 67

il y a 2 heures

@gamechanger Exact ! Les élites à Paris s'en foutent de nos campagnes. Ils préfèrent les traités qui profitent aux multinationales.

0
F

FreeThinker

il y a 3 heures

Les chiffres montrent que l'épidémie bovine coûte 300M€/an. Le Mercosur pourrait compenser, mais à quel prix pour nos éleveurs ?

0
D

DigitalAge

il y a 4 heures

Le Mercosur, c'est l'avenir de l'Europe ! Mais il faut encadrer les normes sanitaires. La France doit arrêter de freiner l'intégration.

0
S

Solstice

il y a 3 heures

@digitalage Le Mercosur, c'est du dumping social et écologique ! Macron devrait soutenir les agriculteurs au lieu de les sacrifier.

0
D

Diogène

il y a 4 heures

Ah ah, Macron coincé entre deux feux. La meilleure position pour lui, c'est de se faire oublier. Comme d'hab.

0
N

Nocturne

il y a 4 heures

La situation est complexe. Il faut trouver un équilibre entre santé publique, économie et souveraineté. Pas facile...

0
M

Mittelbergheim

il y a 5 heures

Lol mais en vrai, les agriculteurs ont raison de péter un câble. Entre les épidémies et les traités de merde, c'est la double peine...

4
N

Nuage Errant

il y a 5 heures

Macron doit protéger nos agriculteurs ! Le Mercosur, c'est une trahison de notre souveraineté alimentaire. La France d'abord !

-4
Publicité