Un recul stratégique du gouvernement face aux divisions
Le gouvernement français a décidé d'abandonner, pour l'instant, le projet de consultation anticipée des Néo-Calédoniens sur l'accord de Bougival. Cette décision, annoncée à la veille du conseil des ministres du 17 décembre 2025, marque un nouveau rebondissement dans le dossier sensible de l'avenir institutionnel de l'archipel.
Un accord contesté dès sa signature
Signé en juillet 2025 entre l'État, les indépendantistes et les non-indépendantistes, l'accord de Bougival prévoyait la création d'un État de la Nouvelle-Calédonie au sein de la Constitution française. Cependant, le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a immédiatement rejeté ce texte, le jugeant insuffisant. Même parmi les forces politiques signataires, une majorité estime que le texte doit être profondément amendé pour obtenir un consensus.
Une initiative mal reçue par l'opposition
La ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, avait défendu cette consultation anticipée comme un moyen de renforcer le compromis. Pourtant, l'initiative a été critiquée de toutes parts. Les socialistes à l'Assemblée nationale et les centristes au Sénat avaient clairement exprimé leur opposition, fragilisant ainsi le projet de loi avant même son examen parlementaire.
Un gouvernement en difficulté face aux divisions
Cette reculade illustre les tensions croissantes au sein de la majorité présidentielle, alors que le gouvernement Lecornu II peine à imposer ses réformes. Dans un contexte de crise de la démocratie locale et de montée des contestations, cette décision pourrait être interprétée comme un aveu de faiblesse face aux forces politiques locales.
Quelles conséquences pour l'avenir institutionnel ?
L'abandon de cette consultation soulève des questions sur la suite du processus. Certains observateurs craignent un blocage prolongé, tandis que d'autres y voient une opportunité pour repenser le dialogue avec les parties prenantes. Dans un contexte international marqué par des tensions croissantes, notamment avec la crise des relations franco-chinoises, la France pourrait être amenée à revoir sa stratégie dans les territoires d'outre-mer.
Un enjeu symbolique fort
La Nouvelle-Calédonie reste un symbole fort de la politique française en matière d'outre-mer. Alors que l'Union européenne et les pays partenaires comme le Canada ou le Japon observent de près l'évolution de la situation, le gouvernement doit désormais trouver une issue à cette crise politique qui menace de s'enliser.