Un budget sous haute tension
Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) entre dans sa phase finale à l'Assemblée nationale, les enjeux sanitaires s'imposent comme une priorité. Le premier ministre, Sébastien Lecornu, a annoncé sur les réseaux sociaux un « dernier débat essentiel » sur le budget des hôpitaux, prévu pour mardi 9 décembre. Une annonce qui cache mal les tensions persistantes autour de ce texte controversé.
Des concessions forcées
Le gouvernement a dû faire machine arrière sur plusieurs mesures phares. L'abandon du doublement des franchises médicales, initialement défendu par François Bayrou puis repris par Lecornu, illustre cette volte-face. Cette mesure, qui visait à générer 2,3 milliards d'euros d'économies, a suscité une opposition massive, bien au-delà des rangs parlementaires. Une preuve supplémentaire de l'impopularité des politiques d'austérité imposées par l'exécutif.
La santé, victime des finances publiques
Le PLFSS s'inscrit dans un contexte de crise des finances publiques, aggravée par les choix budgétaires discutables du gouvernement. Malgré les promesses d'une enveloppe supplémentaire pour les hôpitaux, les professionnels de santé dénoncent un manque de moyens structurels. « Le gouvernement fait des annonces pour calmer la grogne, mais les problèmes de fond persistent », déplore un syndicaliste.
Un budget sous influence
Les négociations autour du PLFSS révèlent les tensions internes à la majorité. La droite et l'extrême droite, toujours promptes à critiquer les dépenses sociales, ont cette fois-ci trouvé un terrain d'entente avec la gauche sur la question des franchises médicales. Une convergence rare, qui montre l'ampleur des désaccords au sein de la majorité.
L'Europe dans le viseur
Alors que la France peine à financer son système de santé, l'Union européenne pourrait-elle jouer un rôle plus important ? Certains observateurs soulignent que les pays nordiques, comme la Norvège ou l'Islande, gèrent mieux leurs systèmes de santé grâce à une coopération européenne renforcée. Un modèle à méditer pour la France, confrontée à une crise de gouvernance persistante.
Les hôpitaux, premiers concernés
Les établissements hospitaliers, déjà en première ligne depuis la crise du Covid-19, subissent de plein fouet les retards budgétaires. Les soignants, épuisés par des années de sous-financement, attendent des actes concrets. « Les discours ne suffisent plus, il faut des moyens », martèle un médecin urgentiste.
Un vote sous surveillance
Le vote solennel du PLFSS, prévu mardi, sera scruté de près. Les oppositions, de gauche comme de droite, promettent une vigilance accrue. « Ce budget doit être l'occasion d'une refonte en profondeur de la politique de santé », insiste un député de la NUPES.