Une plainte pour détournement de fonds publics éclabousse le Rassemblement National
Une nouvelle affaire judiciaire vient secouer le paysage politique français. L'association AC!! Anti-Corruption a déposé plainte contre X, vendredi 5 décembre, pour détournement de fonds publics dans le cadre d'une formation de média training financée par le Parlement européen, mais qui aurait en réalité servi à la campagne présidentielle de 2022 du Rassemblement National (RN).
Des fonds européens détournés pour la campagne de Marine Le Pen ?
Selon les révélations, la formation, officiellement destinée à préparer les élus européens du RN à leurs interventions médiatiques, aurait été utilisée pour préparer Jordan Bardella, président du parti, en vue de l'élection présidentielle française. Le formateur, payé par le Parlement européen, aurait ainsi contribué à la campagne de Marine Le Pen, candidate du RN en 2022.
"Les fonds détenus par les membres du Rassemblement national en leur qualité d'eurodéputés auraient été utilisés à des fins étrangères à leur attribution", indique la plainte.
Une stratégie politique au cœur des accusations
L'avocat de l'association, Me Jérôme Karsenti, dénonce une pratique récurrente au sein du RN : "Cette plainte s'inscrit dans la suite des différentes affaires de financement occulte de ce parti, qui visent à capter l'argent où qu'il se trouve afin de nuire à l'égalité des partis et au pluralisme démocratique." Il accuse le RN de "piller sans vergogne les fonds publics pour étendre son hégémonie politique".
Cette affaire s'ajoute à d'autres soupçons pesant sur le parti d'extrême droite, notamment l'affaire des assistants parlementaires européens, qui a valu à Marine Le Pen une condamnation en première instance à cinq ans d'inéligibilité. Un appel est prévu en 2026.
Un contexte politique tendu
Alors que la France s'apprête à vivre une nouvelle séquence électorale, cette affaire relance le débat sur la transparence financière des partis politiques. Le gouvernement, mené par Sébastien Lecornu sous la présidence d'Emmanuel Macron, pourrait être amené à réagir, d'autant que l'Union européenne suit de près ces affaires de détournement présumé de fonds.
Le RN, déjà sous le feu des critiques pour ses positions controversées, voit son image une fois de plus ternie par ces accusations. L'enquête du Parquet national financier (PNF) et du Parquet européen pourrait avoir des conséquences lourdes pour le parti, déjà visé par d'autres enquêtes financières.
Cette affaire illustre les tensions persistantes au sein du paysage politique français, où la lutte contre la corruption et la transparence des financements partisans restent des enjeux majeurs.