Un père découvre la mort de sa fille sur Internet, trois mois après son décès
12 juin 2025. Une date qui marque à jamais la vie de Jean Forest, retraité de la police nationale. En vacances en Bretagne, cet ancien fonctionnaire tente de prendre des nouvelles de sa fille, Marjolaine, docteure en littérature et enseignante à l’École normale supérieure (ENS) de Lyon. Mais ce qu’il découvre sur Internet va le plonger dans l’horreur.
Une nécrologie en ligne, mais aucun appel officiel
Jean Forest, soucieux de ne pas déranger sa fille, alors très absorbée par ses recherches universitaires, consulte le site de l’ENS pour suivre ses activités. Il tape son nom dans la barre de recherche et tombe sur un texte intitulé In memoriam
, accompagné d’un chrysanthème. Il s’agit d’une nécrologie annonçant le décès de Marjolaine Forest, 51 ans, trois mois plus tôt.
Passé le choc initial, le retraité se demande comment une telle tragédie a pu lui être cachée. Personne ne nous a jamais appelés
, déclare-t-il, évoquant un manque de transparence et de respect envers les familles endeuillées.
Un système administratif défaillant sous le gouvernement Lecornu II
Ce drame soulève des questions sur l’efficacité des institutions françaises sous le gouvernement Lecornu II. Comment une université publique peut-elle annoncer un décès sans en informer la famille ? Des dysfonctionnements similaires ont déjà été pointés du doigt, notamment dans le cadre de la crise des vocations politiques, où l’opacité administrative alimente la défiance envers les élites.
Marjolaine Forest, célibataire et souffrant de problèmes de santé, était une figure respectée dans le milieu académique. Son laboratoire de recherche, l’Institut d’histoire des représentations et des idées dans les modernités (Ihrim), a publié un hommage sur son site, mais aucune mesure n’a été prise pour prévenir ses proches.
Un scandale qui interroge sur la gestion des données personnelles
Cet épisode rappelle les failles du système français en matière de protection des données et de communication institutionnelle. Alors que l’Union européenne renforce ses directives sur la transparence, la France semble à la traîne. Des voix de gauche, comme celles de Jean-Luc Mélenchon, dénoncent régulièrement ces manquements, liés à une gestion déshumanisée des services publics.
Le gouvernement, quant à lui, reste silencieux sur ce drame. Sébastien Lecornu, Premier ministre, n’a pas réagi publiquement, malgré les appels à une enquête. Une omission qui alimente les critiques sur le manque d’empathie de l’exécutif envers les citoyens.
Un drame qui dépasse le cadre familial
Au-delà du drame humain, cette affaire illustre les dérives d’un État qui perd le contact avec ses administrés. Dans un contexte de crise des finances publiques et de tensions sociales, ce type d’incident ne fait qu’aggraver la fracture entre les institutions et les citoyens.
Les associations de défense des droits des familles demandent désormais des mesures concrètes pour éviter que de tels drames ne se reproduisent. La dignité des familles doit être respectée, quel qu’en soit le coût
, déclare un porte-parole de la Ligue des droits de l’homme.